Même si elle ne fait pas consensus, la question du dépistage du cancer du poumon agite toujours la communauté médicale, comme en témoigne la session qui a eu lieu sur ce sujet lors du CPLF. En 2011, l’étude américaine NLST avait montré qu’un dépistage annuel par scanner faible dose, organisé et ciblé sur des gros fumeurs âgés de 55 à 74 ans permettait de réduire de 20 % la mortalité spécifique par cancer du poumon et de 8 % la mortalité globale. Au prix toutefois d’un très fort taux de faux positifs (90 %) et d’un dépistage “à vie”, l’incidence des nouveaux cancers ne baissant pas au fil des examens. Outre-Atlantique, ces résultats ont amené les sociétés savantes concernées à recommander le dépistage par scanner. En Europe, en revanche, aucun pays n’a franchi le pas.
Pour autant, « la piste du dépistage du cancer reste solide », assure le Pr Cadranel, et plusieurs stratégies sont à l’étude afin d’en optimiser les performances. La première consiste à essayer de limiter les faux positifs en sélectionnant davantage les malades à risque (tabagisme très ancien, patients BPCO, etc.). Une seconde approche vise à améliorer la caractérisation des anomalies radiologiques dépistées en proposant, avant d’aller plus loin, un deuxième scanner trois mois plus tard ou une scintigraphie avec test au glucose.
Cellules tumorales circulantes Dans le même esprit, certaines équipes tentent de coupler scanner et tests biologiques. La recherche de particules tumorales circulantes (cellules ou ADN ) a le vent en poupe en France, depuis la publication d’une étude niçoise suggérant qu’une « simple prise de sang » à la recherche de cellules tumorales circulantes permettait d’anticiper le diagnostic de quelques mois par rapport au scanner, avec une spécificité et une sensibilité très élevées. Même s’il s’agissait d’une petite étude monocentrique dont les résultats sont toujours critiquables, ce travail a ouvert la voie à ce type dépistage. L’étude multicentrique AIR, coordonnée par le Pr Marquette à Nice est en cours en France et évalue l’intérêt d’un dépistage annuel par scanner + recherche de cellules tumorales circulantes chez des patients BPCO.
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