La violence scolaire qui inclut le harcèlement est très répandue : chaque mois, à l’échelle mondiale, un élève sur trois est victime de harcèlement à l’école et l’utilisation croissante des appareils numériques a aggravé le phénomène du cyberharcèlement. D’après l’Unesco, en 2019, au moins 10 % des élèves âgés de 8 à 10 ans et 20 % des élèves âgés de 12 à 14 ans ont été victimes de harcèlement en ligne.
En France, on estime que le harcèlement scolaire touche 5 % des écoliers, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens, avec des situations à risque pour 19 % des jeunes. Les trois caractéristiques du harcèlement en milieu scolaire sont la violence, la répétitivité et l’isolement de la victime. Les conséquences cliniques décrites sont nombreuses (troubles du sommeil, troubles alimentaires, scarifications, idées suicidaires…), avec des conséquences sur la dynamique familiale.
L’importance des TCC
Le plus souvent, les parents ne sont pas au courant.« Quand les parents le savent, ils peuvent être facteurs du maintien du harcèlement par une mauvaise compréhension du phénomène et un positionnement d’hyperprotection », estime la Dr Hélène Denis (Montpellier). « Le harcèlement est un phénomène entre jeunes, auquel les adultes n’ont pas accès. Si les adultes interviennent, ils aggravent la situation. Il faut outiller le jeune pour qu’il puisse faire face, seul, en tête à tête, au harceleur », poursuit la pédopsychiatre. En d’autres termes, les professeurs et les adultes sont dans le soutien du jeune, mais ne doivent pas faire les choses à sa place. D’où l’importance des thérapies cognitives et comportementales et des séances d’affirmation de soi ou d’habiletés sociales et d’entraînement à faire face (jeux de rôle…).
Ce, d’autant que les jeunes harcelés qui n’arrivent plus à se rendre en classe souffrent de troubles anxieux et que les enfants et les adolescents anxieux sont les plus à risque d’être victimes de harcèlement, avec, à la clé, un véritable cercle vicieux.
D’après la communication du Dr Hélène Denis (Montpellier), « Le harcèlement scolaire : place dans la psychopathologie de l’adolescence »
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