Avec la canicule, le nombre de noyades explose

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Publié le 11/07/2025

Ce début d’été 2025 est marqué par un quasi-doublement du nombre de noyades, comparé à la même période l’année dernière, et par une forte augmentation des décès. Une grande partie de ces évènements se sont déroulés dans des lieux non aménagés et souvent interdits à la baignade.

Crédit photo : STEPHANE DUPRAT/SIPA

Entre le 1er juin et le 2 juillet 2025, 429 noyades ont eu lieu en France, dont 109 suivies de décès. Ces chiffres sont en forte augmentation, comparés à ceux de la même période en 2024, avec 95 % de noyades en plus et 58 % de décès supplémentaires. Ces accidents s’expliquent par les fortes températures au cours de la seconde quinzaine de juin 2025, ayant entraîné un afflux vers les sites de baignade.

Le mois de juin 2025 a en effet été le deuxième mois de juin le plus chaud depuis 1900, avec une anomalie de + 3,3 °C par rapport aux normales de 1991-2020. La température maximale a dépassé 35 °C sur plus de la moitié du territoire et ce de façon durable sur la moitié sud. À l’inverse, les températures de juin 2024 avaient été globalement conformes aux normales saisonnières avec une pluviométrie excédentaire.

Non-respect des consignes de prudence

Dans le dernier bulletin consacré aux noyades, l’agence Santé publique France constate que cette augmentation du nombre total de noyades a concerné toutes les classes d’âge, mais particulièrement les 0-5 ans (+ 155 %) et les 6-12 ans (+ 153 %). Pour les noyades suivies de décès, 19 enfants et adolescents sont décédés en 2025 contre 8 en 2024. En 2025, la proportion de noyades suivies de décès est particulièrement élevée chez les 13-17 ans (48 %) par rapport à la même période en 2024 (19 %). Les adultes restent toutefois plus souvent victimes de noyades meurtrières, puisqu’ils représentent 82 % des décès pour seulement 52 % des noyades.

En 2025, 78 % des noyades suivies de décès d’enfants et d’adolescents, ont été recensées dans des plans et des cours d’eau, de même que 60 % des décès en général. Il s’agit de zones généralement non aménagées et souvent interdites à la baignade. Géographiquement, les départements côtiers ont connu un nombre plus élevé de noyades, mais moins souvent mortelles. Le nombre quotidien de noyades était particulièrement élevé les jours de vigilance canicule, les week-ends et pendant les vacances.

L’agence insiste sur « la nécessité impérieuse de poursuivre la prévention sur le risque de noyades à tous les âges, particulièrement en amont et pendant les périodes de fortes chaleurs […] La réglementation (notamment les interdictions de baignade) doit être respectée quel que soit l’âge. »


Source : lequotidiendumedecin.fr