Les neuropathies chimio-induites pourraient être prévenues grâce à Carba1, un composé carbazole identifié par une équipe de recherche internationale menée par Lauriane Bosc, chercheuse CNRS à l’Université Grenoble Alpes. À ce jour, si aucun traitement n’existe pour les neuropathies périphériques, quelques options thérapeutiques sont disponibles pour les douleurs associées.
À ce jour, la molécule a démontré des effets neuroprotecteurs in vitro contre le paclitaxel, le cisplatine et le bortézomib, et in vivo chez un modèle de rat avec neuropathie induite par le paclitaxel. Et ce sans que l’action de Carba1 ne semble altérer l’efficacité des traitements ni augmenter l’activité tumorale. Forts de ces résultats positifs publiés dans Science Advances, les auteurs envisagent Carba1 comme médicament candidat pour prévenir les neuropathies périphériques induites par la chimiothérapie, « avec le potentiel d’améliorer non seulement le traitement anticancéreux, mais aussi la qualité de vie ».
Une protection de 14 jours
La fonction protectrice de Carba1 repose sur deux mécanismes. Tout d’abord grâce à sa capacité à interagir avec la tubuline, elle permet de réduire les doses de taxanes sans altérer leur efficacité. Les microtubules constituent en effet une cible thérapeutique des thérapies cancéreuses (vinca-alcaloïdes, taxanes). Ensuite, l’activation de la nicotinamide phosphoribosyltransférase (NAMPT) permet l’amélioration de « la résilience métabolique » des neurones et des cellules de Schwann à la chimiothérapie.
Testée in vitro sur cultures cellulaires humaines et in vivo chez le rat, Carba1 a permis de limiter la dégradation des cellules nerveuses habituellement touchées dans les extrémités et ainsi de réduire les symptômes douloureux, sans altérer l’action antitumorale. L’effet neuroprotecteur de Carba1 s’est maintenu durant 14 jours, sans signe de toxicité aux doses testées chez le rat à court terme.
Les chercheurs espèrent que Carba1, aujourd’hui développée par la start-up Saxol, fasse « l’objet d’un essai clinique, une fois validées les étapes précliniques réglementaires ». Mettant en avant son potentiel à « transformer le champ de la chimiothérapie, offrant un espoir à la clinique ».
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