Les internes passent 55 heures par semaine à l'hôpital contre 48 heures réglementaires. C'est le résultat de l'enquête réalisée de mai à juillet par l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI) auprès de 8 000 internes, majoritairement des spécialités médicales.
Si les résultats sur le temps de travail affichent malgré tout du mieux – 55 heures contre 60 heures en 2012 –, ceux concernant le repos de sécurité sont très alarmants. 30 % des internes interrogés déclarent ne pas pouvoir prendre systématiquement leur repos de sécurité en lendemain de garde alors qu'il n'était que 21 % en 2012. « C'est une dégradation de nos conditions de travail probablement causée par plusieurs facteurs, explique Antoine Reydellet, président de l'ISNI dont la réforme du troisième de cycle, la rigidité des maquettes de diplômes d'études spécialisées mais aussi un laxisme de certains services. »
Autre enseignement, un seul interne sur quatre prend sa demi-journée de formation, car l'activité croissante à l'hôpital et le manque de moyens poussent les jeunes médecins à rester dans leur service pour épauler leurs confrères. « Certains internes culpabilisent de poser leur journée de formation, sachant que leurs collègues auront de facto plus de travail », illustre le président de l'ISNI.
Depuis 2015, le temps de travail des jeunes médecins est découpé en 10 demi-journées : 8 demi-journées de travail dans le service, une demi-journée de formation dite « universitaire sous responsabilité du coordonnateur du DES » et une demi-journée de formation personnelle.