DE NOTRE CORRESPONDANTE
IL N’EXISTE à ce jour aucun traitement modifiant l’évolution de l’arthrose, une affection caractérisée par une dégénérescence progressive et irréversible du cartilage articulaire, qui touche une très large proportion de la population après un certain âge.
Une équipe, dirigée par le Dr Michael Zuscik (Université de Rochester, New York), s’est intéressée à l’hormone parathyroïdienne (ou parathormone, PTH). L’effet stimulant de cette hormone sur la formation osseuse est bien connu, ce qui a conduit à développer une forme recombinante, le teriparatide, destinée au traitement de l’ostéoporose. Il est également établi que la PTH, en agissant via le récepteur à la PTH de type 1 (PTHR1), stimule la synthèse de la matrice cartilagineuse et inhibe la maturation des cellules du cartilage, les chondrocytes.
Freiner la dégradation.
Sampson, Zuscik et coll. viennent de démontrer qu’un traitement par teriparatide peut à la fois freiner la dégradation du cartilage (action chondroprotectrice) et stimuler sa régénérescence (rôle de chondrorégénérateur). Le travail a été mené sur un modèle murin d’arthrose post-traumatique du genou.
Dans ce modèle, les lésions du ménisque et des ligaments du genou déclenchent chez les souris un lent processus de dégénérescence cartilagineuse. Il est comparable à celui observé chez les personnes souffrant d’un traumatisme similaire.
Une fois l’arthrose développée, les souris ont reçu la PTH recombinante. Au bout d’un mois de traitement quotidien, elles présentaient un cartilage articulaire de 32 % plus épais ; les chondrocytes produisaient davantage de facteurs de la matrice ; les gènes associés à une maturation chondrocytaire inappropriée étaient inhibés et, enfin, les signes moléculaires de dégradation du cartilage étaient atténués.
La régénération de la matrice.
« Ces résultats procurent une preuve de principe que le teriparatide pourrait être utile pour ralentir la dégénérescence du cartilage et induire la régénération de la matrice chez les patients souffrant d’arthrose », constatent les chercheurs.
L’équipe projette maintenant de conduire un essai clinique. Ils examinent aussi la persistance dans le temps du bénéfice acquis dans ce modèle animal. En effet, en raison d’un risque potentiel d’ostéosarcome constaté chez le rat, la molécule n’est prescrite chez l’humain que pour une durée maximale de deux ans. Ils devront donc déterminer combien de temps l’effet persiste après l’arrêt du traitement. Quant au risque d’ostéosarcome, Sampson et coll. soulignent que, chez le macaque, le teriparatide à long terme n’a provoqué aucun ostéosarcome. Les données enregistrées chez l’humain n’ont pas révélé, non plus, de risque accru de ce cancer. Ce qui leur donne à penser que ce risque cancéreux pourrait être une spécificité d’espèce.
Science Translational Medicine, 21 septembre 2011, Sampson et coll.
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