Afin d’améliorer la réparation des lésions cartilagineuses articulaires par la technique chirurgicale des microfractures sous arthroscopie, des chercheurs ont développé un hydrogel adhésif qui vise à favoriser la formation du cartilage plutôt que des tissus fibreux et osseux. Dans une étude pilote, menée chez 18 patients souffrant d’une lésion cartilagineuse du genou, l’application du gel en complément des microfractures a amélioré la réparation du cartilage et la douleur. Étant donné la capacité de régénération limitée du cartilage, les lésions focales du cartilage cicatrisent rarement et prédisposent à l’arthrose.
Le traitement des lésions cartilagineuses articulaires reste un problème difficile. La technique chirurgicale des microfractures sous arthroscopie est une méthode de référence pour traiter les défauts focaux de cartilage. Dans cette approche, des petites perforations (microfractures) sont créées dans l’os sous-chondral, sous-jacent aux défauts de cartilage.
Du sang et de la moelle osseuse (MO, qui contient des cellules souches) s’échappent des microfractures, créant un caillot sanguin qui se transforme en cicatrice puis en cartilage en plusieurs mois. Les résultats cliniques sont toutefois variables et 50 % des procédures échouent en raison, en partie, d’un remplissage insuffisant du défaut cartilagineux et de la formation d’un fibrocartilage plutôt que d’un cartilage hyalin.
Quinze patients traités
Afin d’améliorer ces résultats, des chercheurs de l’Université Johns Hopkins et de l’université de Stanford ont développé un hydrogel à base de polyéthylène glycol (PEG) conçu pour favoriser la formation du cartilage (en permettant la survie des cellules non adhésives comme les chondrocytes) et pour « décourager » la formation des tissus fibreux et osseux (en décourageant la croissance des cellules adhésives telles les ostéoblastes et fibroblastes).
Ils ont aussi développé un adhésif (chondroïtine sulfate) pour fixer l’hydrogel au site de réparation. Après application de l’adhésif, puis création des microfractures, l’hydrogel liquide est injecté dans le défaut cartilagineux puis photopolymérisé par la lumière (4 minutes) pour créer un implant solide. L’implant hydrogel est alors infiltré par le sang et les composants de la MO.
Une étude pilote a été menée chez 18 patients souffrant d’une lésion cartilagineuse du genou (défaut focal de 2 a 4 cm2 sur le condyle interne du fémur ; 15 patients ont été traités par hydrogel adhésif tandis que 3 patients témoins ont été traités seulement par microfractures.
Amélioration à l’IRM
Bien que ce n’était qu’une étude de faisabilité, une amélioration significative a pu être constatée à l’IRM dans le remplissage tissulaire du défaut cartilagineux ainsi que dans les douleurs rapportées par les patients (sévérité et fréquence). Aucun effet secondaire néfaste n’a été observé durant les six mois de l’étude.
Des études plus grandes et plus longues sont maintenant nécessaires pour valider cette nouvelle approche prometteuse de réparation du cartilage, indiquée pour traiter les défauts focaux de cartilage du genou consécutifs aux traumatismes ou blessures sportives.
Sharma et coll., Science Translational Medicine, 9 janvier 2013.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024