Par rapport à la version de 2012 , la mise à jour des recommandations pour la prise en charge thérapeutique des patients atteints de rhumatisme psoriasique grade pratiquementles les mêmes principes fondamentaux. Le rhumatisme psoriasique est un rhumatisme inflammatoire chronique qui présente un large polymorphisme clinique et une évolution variable. Il nécessite une prise en charge multidisciplinaire dont le but est d’améliorer la qualité de vie du patient en contrôlant les symptômes et en prévenant l’apparition de lésions. Les manifestations extra-articulaires, le syndrome métabolique, les maladies cardio-vasculaires et les autres comorbidités doivent être également pris en compte.
L’ambition affichée est d’obtenir une faible activité de la maladie voire la rémission par une intervention précoce sur l’inflammation des articulations ou des enthèses (étude TICOPA, Lancet sept 2015). Rien n’a changé pour l’utilisation des traitements de fond synthétiques de première intention (méthotrexate pour les formes articulaires et en cas d’atteinte cutanée) et pour la biothérapie anti-TNFα dans les formes graves. Deux nouveaux anti-TNFα (certolizumab, golimumab) sont disponibles : les données disponibles montrent des profils d’efficacité et de tolérance superposables aux autres anti-TNF qui restent les agents biologiques de première intention. Ces nouveaux anti-TNF peuvent être combinés au méthotrexate sauf en cas de grossesse. Côté AINS et corticothérapie, il n’y a pas de nouvelle recommandation pour ces molécules importantes pour soulager la douleur et l’inflammation causées par les arthrites et les enthésites. Le grand nombre de molécules permet d’essayer des combinaisons adaptées au cas par cas. Il n’y a pas de nouvelles données concernant la corticothérapie : les corticoïdes doivent être prescrits sur une période courte et à la plus faible dose.
Traitement de fond
Mais c’est l’arrivée des nouveaux agents biologiques ciblant spécifiquement des nouvelles voies de signalisation intimes de l’inflammation qui a incité à revoir les algorithmes thérapeutiques. Principalement pour le traitement de fond en cas d’atteinte périphérique ou de réponse insuffisante aux autres traitements. Ainsi, la récente mise à disposition de l’ustekinumab (anticorps bi-spécifique anti-IL12/23) et le secukinumab (anti-IL17A), tous deux disponibles sous la seule forme injectable, suscite des attentes légitimes à la vue de leur efficacité supérieure à celle des anti-TNFα sur le psoriasis cutané (études PSUMMIT et FUTURE).
En cas d’atteinte axiale prédominante répondant peu aux AINS, un anti-TNF est recommandé en première intention. Puis il conviendra d’essayer un autre anti-TNF ou un biologique de dernière génération. En cas d’enthésite et/ou de dactylite non maitrisées par les AINS et la corticothérapie locale, la prescription de ces biologiques (de 1re ou de 2e génération) est à considérer. Pour ces dernières lésions, un inhibiteur oral synthétique spécifique de la phosphodiestérase de type 4 a amélioré les symptômes de patients lors d’études de phase III (PALACE) menées sur des traitements longs (› 52 semaines). Approuvé par la Commission Européenne en début d’année pour le traitement du psoriasis en plaque chronique modéré à sévère et dans le cas du rhumatisme psoriasique actif, l’apremilast, qui n’est pas encore disponible en France, est réservé à l’adulte et en dernière intention.
L’arrivée d’autres agents biologiques spécifiques anti-psoriasiques (comme l’inhibiteur de JAK le tofacitinib) et l’annonce récente de l’autorisation de la FDA pour un biosimilaire de l’étanercept conduira à l’édition prochaine de ces recommandations.
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