DE NOTRE CORRESPONDANTE
LA PERTE de la masse musculaire affecte profondément la vie quotidienne. Aussi, étant donné la grande plasticité du muscle squelettique, des interventions telles que l’entraînement physique, la nutrition, et la stimulation mécanique sont recommandés pour prévenir l’atrophie. Toutefois, l’entraînement physique peut être difficile chez des sujets âgés fragiles ou les patients gravement malades.
Onda et coll. ont donc cherché à savoir si l’acupuncture pourrait offrir une approche alternative. Ils ont étudié un modèle bien connu d’atrophie, la suspension des pattes arrières (SP) de la souris pendant deux semaines.
Des souris ont été randomisées en quatre groupes : groupe témoin ; groupe SP non traité ; groupe SP traité par acupuncture manuelle ; groupe SP traité par acupuncture électrique.
Le traitement par acupuncture consistait à placer une aiguille dans le muscle gastrocnémien (correspondant au mollet chez l’homme) pendant trente minutes, chaque jour durant deux semaines. L’aiguille était insérée environ 5 mm dans le muscle, du point distal du muscle gastrocnémien vers le sommet.
A l’instar d’une précédente étude, la suspension des pattes provoque une moins grande atrophie dans le muscle gastrocnémien que dans le muscle soléaire sous-jacent (muscle squelettique lent) ; les chercheurs ont donc examiné l’effet de l’acupuncture sur le muscle soléaire.
Tandis que les souris SP non traitées ont une masse musculaire réduite de 56 %, les souris traitées par acupuncture manuelle ou électrique ont une masse musculaire qui n’est réduite que de 49 % et 46 %, amélioration modeste mais significative.
Si les mécanismes moléculaires ne sont pas encore complètement compris, les chercheurs proposent un aperçu.
Expression génique accrue.
Dans le groupe SP non traité et développant une atrophie musculaire, comparé au groupe témoin, ils ont constaté une expression génique accrue de l’atrogine-1 et de la MuRF1 (augmentation des taux d’ARNm), connues pour être des E3-ubiquitines ligases jouant un rôle clé dans la dégradation musculaire.
L’acupuncture (manuelle ou électrique) réduit l’expression accrue de l’atrogine-1 et de la MuRF1 induite par la SP, et active des gènes impliqués dans la synthèse protéique (Akt1 et TRPV4).
Les chercheurs concluent donc que l’acupuncture prévient partiellement l’atrophie musculaire. Cet effet pourrait être dû à une augmentation de la synthèse des protéines qui favorise la génération de muscle, et à une diminution de la dégradation protéique inductrice d’atrophie.
L’équipe envisage de poursuivre des études pour mieux comprendre comment, au niveau moléculaire, l’acupuncture prévient l’atrophie musculaire. Autre objectif : prouver l’efficacité chez les patients.
Onda et coll. Experimental Biology 2012. Congres Annuel de l’American Society for Biochemistry and Molecular Biology.
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