La polyarthrite rhumatoïde (PR), maladie auto-immune à prédominance féminine survient chez la femme avec un pic de fréquence entre 40 et 50 ans. Multifactorielle, elle est associée à des facteurs de risque génétiques (allèles HLA-DRB1 portant l’épitope partagé…) et environnementaux (pollution, infections, tabac, alimentation...)..
« Durant la grossesse, un petit nombre de cellules fœtales circulent dans le corps de la mère, et il semble que chez certaines femmes, elles persistent pendant plusieurs décennies. Ce microchimérisme foetal est présent plus souvent chez les femmes souffrant de PR que chez les femmes non atteintes, ce qui suggère qu’il pourrait être un facteur de risque pour l’apparition de la PR », explique Giovanna Cruz.
Cruz et al. ont génotypé plusieurs gènes HLA (A, B, C, DPA1, DPB1, DQA1, DQB1, DRB1) chez des mères atteintes de PR (265 cas) et non atteintes (258 témoins), leurs enfants (470 de mères atteintes, 440 de mères non atteintes) et chez les pères.
Une réaction immune
« Nous avons découvert que les mères ayant des enfants porteurs d’allèles HLA à risque ont un risque accru de PR, indépendamment de leur propre profil génétique. Le fait d’avoir un enfant positif pour l’épitope partagé (EP) double le risque de PR chez les mères, après ajustement (présence ou non de l’épitope partagé chez la mère, nombre d’enfants, tabagisme)… Nous ne comprenons pas encore comment l’épitope partagé et d’autres allèles HLA affectent le risque de PR… mais le système immunitaire de la mère pourrait identifier les cellules fœtales persistantes comme une menace et provoquer une réaction immune ».
Ces résultats, s’ils se confirment pourraient aider à évaluer le risque de PR des femmes, conduire à insister sur les facteurs de risque modifiables (tabagisme) et permettre un diagnostic et un traitement plus précoce. Cruz et collaborateurs envisagent « d’étudier les relations HLA mère-enfant en association avec le délai de survenue de la PR et les relations HLA mère-enfant dans le lupus érythémateux disséminé (LED), autre maladie auto-immune à prédominance féminine ».
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