Le vendredi 23 mai, la Haute Cour de Londres décidait que Richard III, dont les ossements ont été retrouvés dans un parking de Leicester en 2012, devait être inhumé dans la ville, mettant fin au conflit entre le gouvernement et les archéologues. Entre le parking et la cathédrale, le roi d’Angleterre aura tout de même bénéficié d’un petit scanner 3D destiné à donner quelques éclaircissements sur sa difformité.
Déjà en 1593, le chroniqueur de l’époque, John Rous, fit du monarque une description clinique assez proche de la réalité scientifique d’aujourd’hui : « de petite taille, avec un petit visage, les épaules n’étant pas au même niveau, la droite en haut, la gauche en bas ». Quatre cents ans plus tard, Jo Appleby et Bruno Morgan de l’école d’archéologie de l’université de Leicester ont pu, grâce à la reconstruction 3D de chaque os exhumé, approcher d’un peu plus près le rachis, objectiver ses courbures, et, au final, fabriquer et imprimer une reconstruction tridimensionnelle du rachis, un polymère de synthèse dont ils font la description dans The Lancet.
Il s’agit bien d’une scoliose dorsale (angle de Cobb 70-90°). L’intégrité des vertèbres rend la scoliose congénitale quasi improbable ; il s’agit plus vraisemblablement d’une scoliose idiothapique qui a débuté vers l’âge de 10 ans. Elle fut sans doute moins déformante que dit, facilement dissimulée sous une armure et les costumes, et n’aurait pas entamé les capacités physiques du Roi, ni entraîné de boiterie.
N’en déplaise à Shakespeare, le « bossu » n’était peut-être que « tordu ».
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024