LA PRÉVALENCE des troubles bipolaires en France est estimée à 1 % de la population, également répartie entre les deux sexes. Le spectre de ces troubles est large, représenté essentiellement par le type 1 caractérisé par la présence d’au moins un épisode maniaque ou mixte et le type II ou prédominent un ou plusieurs épisodes dépressifs majeurs et au moins un épisode d’hypomanie. Les symptômes dépressifs prédominent dans tout le spectre bipolaire. Ils signeraient l’entrée dans la maladie pour deux tiers des patients. « De 30 à 50 % des épisodes dépressifs majeurs (EDM) relèveraient du spectre bipolaire et échapperaient ainsi aux traitements antidépresseurs classiques ». Malgré la complexité du diagnostic, la recherche de signes de bipolarité devrait être systématique devant tout épisode dépressif grâce notamment au questionnaire MDQ (Mood disorder questionnaire).
Les enjeux du diagnostic sont importants compte tenu des risques de suicide élevé, de virage de l’humeur, d’apparition de cycles rapides sous antidépresseurs et de l’impact familial, social et professionnel majeur de la maladie.
La quétiapine, efficace à la fois sur les accès maniaques et dépressifs, possède un mode d’action spécifique : une grande affinité pour le transporteur de la noradrénaline, et un double antagonisme des récepteurs 5HT2 et D2. Cette triple affinité lui confère une action thérapeutique différente suivant la dose utilisée. Le traitement des épisodes dépressifs majeurs dans les troubles bipolaires nécessite une titration progressive : instauration du traitemetn avec 50 mg le premier jour, 100 mg le 2e jour, 200 mg le 3e jour et 300 mg le 4e jour. C’est à cette dernière posologie que la molécule a montrée, chez les patients atteints de dépression bipolaire aiguë, une réduction significative du score total MADRS dès la première semaine de traitement. Les variations de score entre l’inclusion et la huitième semaine étaient de - 17,4 dans le groupe traité versus - 11,9 dans le groupe placebo (p ‹ 0,001). Cette efficacité était comparable qu’il s’agisse d’un trouble bipolaire de type I ou II, avec ou sans cycle rapide. Chez les patients de type I en épisode aigu maniaque ou mixte, la quétiapine - à la dose de 400 à 800 mg, une fois par jour - a réduit significativement les symptômes maniaques : diminution du score YMRS (Young Mania Rating Scale) de - 14,3 pour le groupe traité versus - 10,5 pour le groupe placebo (p ‹ 0,001). Lors du traitement d’entretien, l’ajustement des doses suivant les phases maniaques ou dépressives se fait d’après l’évolution de la symptomatologie « le fait d’avoir la possibilité d’ajuster les doses étant un avantage majeur pour ce produit » spécifie le Pr J.-M. Azorin.
Dans la schizophrénie, Xeroquel est efficace à la fois sur les symptômes de la phase aiguë et en prévention des rechutes sur le long terme, la posologie la plus adaptée paraissant être de 600 mg par jour.
Le Pr Pierre-Michel LLorca rappelle que si la molécule dans sa forme LP arrive aujourd’hui sur le marché français, la quétiapine est l’antipsychotique le plus prescrit dans le monde « Plus de 36 millions de patients ont été traités dans le monde depuis sa commercialisation initiale ».
Actuellement, la molécule est remboursée dans les indications « traitement de la schizophrénie », « traitement des épisodes maniaques modérés à sévères dans les troubles bipolaires » et « traitement des épisodes dépressifs majeurs dans les troubles bipolaires ». Elle n’est pas remboursable dans les indications « prévention des récidives » et « traitement adjuvant des épisodes dépressifs majeurs chez les patients présentant un trouble dépressif majeur ».
Conférence de presse organisée par AstraZeneca avec la participation des Prs Jean-Michel Azorin, CHU Sainte-Marguerite à Marseille et Pierre-Michel Llorca, CHU de Clermont-Ferrand.
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