« La feuille de route a avancé de manière significative depuis un an, le cap est tenu », a annoncé la ministre de la Santé Agnès Buzyn ce 23 janvier devant un parterre de psychiatres réunis à l’occasion du Congrès de l’Encéphale.
Dévoilée en juin 2018, cette stratégie pour la santé mentale et la psychiatrie, comporte une quarantaine d’actions réparties en 3 axes : la promotion du bien-être mental, la mise en place de parcours de soins coordonnés et l’amélioration des conditions de vie et de l’inclusion sociale des personnes en situation de handicap psychique.
Augmentation de la dotation annuelle de financement
La ministre a souligné l’effort budgétaire réalisé pour la psychiatrie. « La dotation annuelle de financement a augmenté en 2019 de façon significative pour rattraper le retard pris : 80 millions d’euros supplémentaires ont été alloués pour de nouveaux projets », a-t-elle fait valoir.
Pour 2020, « au moins 140 millions d’euros supplémentaires seront alloués de manière pérenne à la psychiatrie publique, en dotation annuelle », a indiqué Agnès Buzyn, ajoutant que les financements du privé seront précisés via un accord pluriannuel imminent. « Cette progression des budgets est la plus importante depuis au moins 10 ans », a-t-elle insisté, assurant qu’elle veillerait à leur affectation réelle aux services de psychiatrie. Par ailleurs, les deux appels nationaux relatifs à la pédopsychiatrie et au fonds d’innovation organisationnelle financés à hauteur de 30 millions d’euros en 2019, sont reconduits en 2020, a-t-elle rappelé.
Le décret précisant les modalités concrètes de réforme de la tarification devrait être publié en juillet 2020. Cette réforme devra être harmonisée avec celle des autorisations en psychiatrie, a précisé la ministre.
Soigner les plus vulnérables
Parmi les chantiers de l’année 2020, Agnès Buzyn a rappelé la généralisation du dispositif de recontact des suicidants Vigilans, actuellement expérimenté dans 9 régions. « Au 30 novembre 2019, 14 000 patients ont été recontactés », a-t-elle salué.
Elle a également annoncé la création de 5 nouveaux centres de prise en charge du psychotraumatisme – en plus des 10 centres régionaux déjà existants – destinés à accueillir les femmes et enfants ayant subi des violences, mais aussi les victimes d’attentats (pour rappel, il en faudrait cent selon les professionnels). Mais leur identité ni implantation n'ont pu être précisées.
La question de la place des psychologues et du remboursement de leurs psychothérapies sera aussi à l’ordre du jour en 2020 – notamment au regard des problèmes démographiques qui touchent la psychiatrie. « Je veux que ce chantier soit rapidement ouvert », a exhorté Agnès Buzyn.
Un plan de réduction de l’isolement et de la contention, préparé par le Pr Jean-Louis Senon et le Dr Michel Triantaffylou a été validé, dans le cadre du comité de pilotage de la psychiatrie, en lien avec le contrôleur général des lieux de privation de liberté tandis que l’observatoire des droits des usagers devrait voir le jour « l’été prochain » a précisé la ministre.
Et Paris accueillera en octobre prochain le sommet mondial de la santé mentale, qui sera consacrée aux droits des personnes avec handicap psychique, « domaine où la France doit être exemplaire ».
« Nous avons besoin de vous pour nous aider », a conclu la ministre, reprenant les mots de Brigitte Macron. La veille, l’épouse du président de la République et présidente de la Fondation des hôpitaux de France avait invité les psychiatres à lui soumettre leurs idées pour « que la maladie mentale ne soit plus une honte ».
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