L’ÉTUDE d’une grande cohorte d’individus âgés de 45 à 70 ans à l’inclusion et réalisée en s’appuyant sur trois évaluations cognitives sur une période de dix ans, fait apparaître deux résultats principaux. Premièrement, les performances moyennes dans tous les domaines cognitifs à l’exception du vocabulaire, ont décliné au cours du suivi dans tous les groupes d’âge, y compris dans le groupe des 45 à 49 ans. Deuxièmement, les comparaisons des effets de l’âge entre les études transversales et longitudinales suggèrent que les analyses transversales ne peuvent fournir des estimations fiables, car les effets de l’âge se confondent avec d’autres facteurs tels que l’éducation.
Les résultats sur le vocabulaire qui apparaît peu touché par l’âge, étaient attendus, car cette notion était déjà observée.
Plaques amyloïdes et des neurofibrilles.
Ce qui est nouveau est que des manifestations du déclin cognitif peuvent concerner des sujets dès le milieu de leur cinquième décennie, à partir de 45 ans. Ce qui peut rejoindre les études neuropathologiques liant de manière proportionnelle le déclin cognitif à l’importance des plaques amyloïdes et des neurofibrilles, montrant la présence de ces anomalies dans le cerveau de jeunes adultes.
Par ailleurs, un consensus émerge actuellement chez les scientifiques pour admettre que la démence « est les résultats d’un processus à long terme se développant au long d’une période d’au moins 20 à 30 ans. » Ce qui conduit d’ailleurs beaucoup de spécialistes à plaider pour des approches préventives s’appliquant sur la vie entière.
En l’absence de biomarqueurs précoces qui restent encore à identifier, il y a suffisamment de preuves de l’importance d’un mode de vie sain et d’une correction des facteurs de risque cardiovasculaires à l’âge adulte pour la prévention de la démence. « Un consensus émergeant actuellement indique que : ce qui est bon pour votre cœur, est bon pour votre tête. »
10 308 personnes de 35 à 55 ans.
La cohorte Whitehall II sur laquelle a porté l’étude (menée conjointement avec l’University College of London) a été constituée en 1985-1988. Elle est forte de 10 308 personnes civiles de 35 à 55 ans, qui ont été contactées et dont 73 % ont accepté de participer (5 198 hommes et 2 192 femmes).
Lors de la première batterie de tests cognitifs introduits dans cette étude multifocale, ces personnes avaient entre 45 et 70 ans (1997-1999). Deux autres épisodes de tests sont intervenus en 2002-2004 et 2007-2009.
On a présenté aux participants des tests de mémoire, de raisonnement, de vocabulaire ainsi que de fluidité phonémique et sémantique.
« Tous les scores cognitifs, excepté le vocabulaire, déclinent dans les cinq catégories d’âge (45-49, 50-54, 55-59 et 60-64), constatent les observateurs, avec des preuves d’un déclin plus rapide chez les personnes les plus âgées. »
Par exemple, chez les hommes, le déclin dans le raisonnement au bout de dix ans est de -3,6 % dans la tranche d’âge des 45-49 ans à l’inclusion ; et de -9,6 % chez les 65-70 ans. Chez les femmes, les déclins correspondants sont de -3,6 % et -7,4 %.
« Alors que l’espérance de vie continue à augmenter, comprendre le déclin cognitif lié à l’âge est l’un des défis du XXIe siècle », écrivent Archana Singh-Manoux et coll. D’ailleurs, des modifications prévues dans le futur DSM-V suggèrent de replacer la notion de démence dans des contextes plus fins, selon qu’elle s’associe à des « troubles neurocognitifs majeurs » ou « mineurs ». « Une modification qui va permettre de focaliser l’attention sur la nécessité de mieux connaître les effets de l’âge sur la cognition. »
BMJ, 5 janvier 2012.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024