LE QUOTIDIEN - Le CFP a quatre ans (Nice/2009, Lyon/2010, Lille/2011). Pourquoi ce congrès annuel a-t-il été créé ?
FRÉDÉRIC ROUILLON ET PATRICE BOYER - Il résulte de l’initiative d’un groupe de collègues, représentant les principaux modes d’exercice de la psychiatrie en France, qui ont souhaité remettre à l’ordre du jour la tenue régulière d’un grand congrès, réunissant toutes les composantes de la psychiatrie française pour faire le point sur l’actualité de leur discipline, à l’instar des grands rendez-vous existants dans d’autres pays.
Ne s’agit-il pas d’un congrès de plus ?
C’est un congrès différent, comme l’illustre son remarquable succès depuis sa première édition. Ce CFP a montré qu’un lieu de rassemblement, d’échanges, de partage des informations scientifiques et d’accès aux données de la FMC était attendu par l’ensemble des psychiatres et des professionnels de la santé mentale. Il est donc complémentaire des autres manifestations existantes, souvent dévolues à un seul aspect de la psychiatrie.
De plus, pour renforcer le caractère fédérateur du CFP pour la psychiatrie française, la cinquantaine d’associations partenaires du CFP ont l’opportunité d’organiser une session le mercredi avant la cérémonie d’ouverture, ou le samedi après midi. Une sorte d’« off », comme au festival d’Avignon.
Toutes les orientations de la psychiatrie trouvent-elles leur place au CFP ?
Oui, le Congrès français de psychiatrie s’est d’emblée voulu rassembleur et s’adresse autant aux pédopsychiatres qu’aux psychiatres d’adultes ou du sujet âgé, à ceux qui se réfèrent aux neurosciences ou aux sciences humaines et sociales, aux libéraux comme aux psychiatres du secteur public.
On ne peut qu’être frappés de la discordance entre la grande diversité des recherches, de leurs hypothèses, de leurs méthodes et notre clinique qui intègre la complexité de tous les registres (liée aux vulnérabilités du sujet, aux particularités du contexte, à la dynamique sociale, familiale, à la disponibilité des dispositifs de soins), ce qui nous conduit à des stratégies finalement très congruentes. Lorsque nous échangeons sur nos pratiques, nous convenons de prises en charge comparables ; il y a donc certainement une logique, et ce sera notre défi de l’explorer.
Quelle sera la spécificité du cru Paris 2012 ?
Le Pr Stanislas Dehaene, du Collège de France, fera la conférence inaugurale sur le thème de l’intersubjectivité, choisi pour 2012 (mercredi 28/11 à 18 heures). Cinq autres conférences plénières originales comme celle d’Erik Orsenna (« Pourquoi les français ont-ils peur de la mondialisation ? ») ou de Thomas Bourgeron sur « les gènes synaptiques et les réseaux sociaux neuronaux de l’autisme » seront proposées. Trop souvent les discours se chevauchent sans qu’il y ait d’échanges. On ne se construit pourtant qu’au contact des autres ; de nombreux débats évoqueront donc des sujets qui suscitent des polémiques : le DSM V, l’adoption internationale, l’EBM (Evidence Based Medicine) en psychiatrie, l’éthique des soins sous contrainte…
De même, le Comité local d’organisation a en charge une session thématique très mobilisatrice le samedi matin, consacrée cette année à la nouvelle Loi (5/7/2011) d’internement lors de laquelle interviendra la Magistrate Isabelle Rome ; avec, l’après-midi, une session sur le thème : « Quels types de psychothérapie, pour quel objectif ? »
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