Donc les états dépressifs sont fréquents chez les sujets âgés si on prend les fourchettes basses : 3 % EDM chez les 65 ans et plus ou 15 % ED et 30 % en institution.
C’est la clinique qui permettra de dépister la dépression du sujet âgé mais elle est souvent atypique :
avec les années, le sujet est confrontée à des pertes, le plus souvent non compensées affectives, matérielles ou physiques. Les crises douloureusement appréhendées sont sources de dépression. Le vieillissement a des conséquences sur le métabolisme des amines cérébrales en particulier sérotonine et dopamine, ce qui prédispose certains sujets âgés à la dépression. Il est aussi la cause d’altérations métaboliques d’autres neuromédiateurs comme l’acétylcholine impliquée dans la maladie d’Alzheimer. La dépression est fréquente chez la personne atteinte d’une maladie neurodégénérative et en particulier une démence et est encore plus difficile à diagnostiquer. Elle doit être dépistée systématiquement sur la clinique.
Etat dépressif majeur
Les symptômes indépendants de l’âge et définissant un état dépressif majeur (selon le DSM IV-TR), c’est-à-dire caractérisé par : deux semaines et au moins 5 des symptômes suivants :
1)humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous les jours, signalée par le sujet ou observée par les autres,
2) diminution marquée de l’intérêt et du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités (anhédonie),
3) perte ou gain de poids,
4) insomnie ou hypersomnie,
5) agitation ou ralentissement,
6) fatigue ou perte d’énergie,
7) sentiment de dévalorisation ou culpabilité excessive,
8) diminution de l’aptitude à penser et à se concentrer ou indécision,
9) pensées de mort récurrentes.
La symptomatologie est souvent « mal caractérisée » chez le sujet âgé et très âgé ; elle est souvent trompeuse avec sur le devant de la scène des plaintes somatiques, et une anxiété et souvent des troubles cognitifs.
Les troubles cognitifs constituent un des éléments qu’il est important de prendre en compte pour traiter la dépression chez le sujet âgé :
- ils sont un symptôme,
- ils s’accentuent avec l’âge,
- ils figurent parmi les effets secondaires de nombreux médicaments antidépresseurs.
Il n’est pas facile de distinguer si la dépression est la conséquence ou la cause de ces troubles cognitifs bien que le tableau diffère entre démence première ou dépression première.
Différence entre les troubles cognitifs déficitaires (MA) et ceux de la dépression.
Si ces troubles sont dus à la dépression, la coopération aux tests est souvent mauvaise, le sujet montre une sorte de lassitude et de lenteur à la réalisation des tests, les performances aux tests sont fluctuantes (cf tableau).
Quels outils pour dépister et confirmer l’impression clinique ?
Un questionnaire de dépistage de dépression des sujets très âgés : DEP-GER (cf tableau)
C’est un questionnaire validé pour deux modes de passation : Autoévaluation du sujet par lui-même, ou questionnaire : les questions peuvent être posées au sujet. Il s’agit d’une auto-évaluation du patient par lui-même. Le score total est la somme des items où le patient a répondu positivement.
Les scores suivants ont été validés pour le dépistage :
- score de 0 à 3 : dépression peu probable,
- score = 4 : avis spécialiste conseillé
- score entre 5-10 : haut risque de dépression.
Chaque item positif doit être attribué ou non à une dépression.
Intérêt
C’est un questionnaire très court de screening de la dépression, validé chez des sujets très âgés et utilisable en médecine générale et en EHPAD pour les sujets ayant une atteinte cognitive légère à modérée, et non anosognosiques.
Limites
Il ne peut pas faire un diagnostic d’état dépressif majeur et doit être complété, si positif par un entretien classique du patient et de son entourage. Le diagnostic est ensuite à affirmer sur des critères diagnostiques. Comme pour la GDS : les sujets ayant un MMS inférieur à 22 ne sont plus capables de s’autoévaluer.
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