Au fil de ses recherches pour les vidéos du PsyLab, Christophe Debien a constitué une énorme base documentaire, très utile dans la préparation de son dernier livre. À l’issue d'une vaste revue de littérature digne d'un travail scientifique, il a organisé les chapitres par grande thématique psychiatrique ou pathologie. Chacune est « illustrée » par un personnage connu.
Rambo, « comme beaucoup de héros et de superhéros, a vécu un psychotrauma, souligne le psychiatre. J'aime ce personnage parce que personne ne l'aime et parce qu'il a été caricaturé comme hyperviolent alors qu'il est façonné par le syndrome de stress post traumatique. » Un syndrome reconnu seulement en 1980 (le film date de 1982). Grâce à son format long, la série « Soprano » prend son temps pour dépeindre la dépression du parrain de la mafia du New jersey, Tony. Une qualité narrative, pour Christophe Debien, car « la maladie s'installe dans le temps et se traite dans le temps ».
Un chapitre est consacré à Hannibal Lecter (« Le silence des agneaux »), « psychopathe » par excellence. Un autre à la bipolarité, illustrée par Carrie Mathison (agent de la CIA dans « Homeland »). « Je l'aime beaucoup, poursuit Christophe Debien, car elle montre qu'on peut être atteint d'un trouble mental et mener une vie enrichissante, avoir un métier à responsabilité, remarque le psychiatre. Les gens atteints de maladie mentale ne sont pas débiles. Or dans le cinéma, c'est rare qu'ils soient représentés comme ayant une vie ».
Le livre multiplie à chaque chapitre les références et les personnages emblématiques, de « Delicatessen » à « Lost in translation » en passant par « American psycho » ou « It's a wonderful life »... Une manière très divertissante et accessible à tous les types de lecteurs d'explorer la psyché de ces héros et les notions de psychiatrie qui les concernent. « J'aimerais que les gens s'en emparent en m'écrivant sur leurs films, leurs héros, ajoute le psychiatre, et qu'on forme une communauté autour de ces questions. »
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