Une nouvelle option thérapeutique : la ceftaroline fosamil

DE NOTRE CORRESPONDANTE

« TANDIS QUE L’ON a rapporté une mortalité à 28 jours atteignant 32 % chez les patients avec pneumonie à SARM (acquise à l’hôpital ou associée aux soins) traités par vancomycine, notre étude montre une mortalité à 28 jours de 13 % chez les patients traités par ceftaroline fosamil (CPT-F) », explique au « Quotidien » le Dr Samia Arshad, épidémiologiste en maladies infectieuses a l’hôpital Henry Ford de Detroit (MI, États-Unis).

Pour mener cette étude rétrospective sponsorisée par le Laboratoire Forest (NY), Arshad et coll. ont identifié dans leur hôpital (de janvier 2011 a mars 2013) 38 adultes traités par CPT-F pour une pneumonie à SARM acquise à l’hôpital ou associée aux soins médicaux.

Trente-trois (33) des 38 patients ont bien répondu au CPT-F et sont sortis de l’hôpital. Sur les 5 patients décédés (13 %), 3 présentaient des maladies co-existantes sévères. Vingt des 38 patients étaient résistants à l’antibiothérapie par vancomycine et/ou cefepime et le traitement a été remplacé par la CPT-F ; tous ces 20 patients ont alors guéri de la pneumonie.

Les chercheurs rapportent une bonne tolérance de la CPT-F chez tous les patients, sans complication.

« Plus de 85 % des patients traités par la ceftaroline fosamil ont survécu, en dépit des difficultés associées à l’administration du traitement antibiotique pour ce pathogène de plus en plus résistant », souligne le Dr Arshad. Son équipe conduit maintenant une analyse cas-témoins de l’efficacité de la CPT-F par rapport aux autres antibiothérapies (vancomycine et/ou cefepime, linezolid) afin d’évaluer le traitement optimal dans la pneumonie à SARM acquise a l’hôpital ou associée aux soins.

« Ces données cliniques sont très utiles », précise au « Quotidien » le Dr Michio Kurosu (université du Tennessee) qui n’a pas participé à l’étude. « Bien que cette série soit petite, les résultats sont encourageants. La CPT-F offre une option précieuse pour traiter la pneumonie à SARM qu’il faut réserver aux patients qui ne répondent pas à la vancomycine », estime-t-il.

(53e édition de l’ICAAC - International Conference on Antimicrobial Agents and Chemotherapy a Denver, Arshad et coll., 11 septembre 2013).