Pour plus d’un Français sur deux, la qualité de l’air s’est dégradée ces dernières années, 42 % affirmant avoir ressenti récemment des effets négatifs sur leur santé, révèle une enquête OpinionWay pour Generali dévoilée ce mercredi à l’occasion de la journée nationale de la qualité de l’air. D’après ce sondage, près de 2 personnes sur 3 déclarent manquer d’information sur les risques pour leur santé liés à une mauvaise qualité de l’air.
Depuis 2013, un partenariat entre Generali, le CNRS, Airparif et la ville de Paris explore une nouvelle approche dans la mesure de la qualité de l’air. Ancré au cœur du parc André-Citroën, dans le sud-ouest de la capitale, le ballon Generali embarque ainsi le « LOAC » (Light Optical Aerosol Counter), un dispositif expérimental qui permet d’étudier jusqu’à 300 mètres d’altitude l’exposition aux particules fines (PM10, PM2,5) et ultrafines (PM1).
« Bien que ce parc demeure l’un des sites les moins pollués de Paris, on est quand même monté ces derniers mois à environ 1 million de particules supérieures à 0,2 μm par litre d’air lors des pics, contre moins de 50 000 durant les périodes de faible pollution », remarque Jean Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS qui a analysé les données du LOAC des douze derniers mois.
Variations saisonnières
« En dehors des forts épisodes de pollution, on est exposé en permanence aux particules fines », insiste le chercheur qui observe des variations saisonnières très marquées. « La quantité de particules très fines - inférieures à 1 µm - est ainsi plus élevée en automne et hiver qu’au printemps et été, même dans des zones urbaines relativement éloignées des sources directes de production », souligne le chercheur.
Pour Jean-Baptiste Renard, les normes de surveillance de la qualité de l’air basées sur les PM10 s’avèrent aujourd’hui limitées sur le plan sanitaire. « Les particules ultrafines étant potentiellement les plus dangereuses, il est nécessaire de poursuivre les mesures sur la distribution en taille en plus des mesures normatives de masses », souligne-t-il.
Risques chroniques
D’autant que les risques sanitaires émanant d’expositions chroniques à la pollution de l’air s’avèrent multiples. « Chaque fois que le taux de particules fines 2,5 augmente de 10 μm par m3 sur l’année, il y a 11 % de mortalité cardiovasculaire en plus. Le chiffre monte même à 19 % chez les patients jeunes, non-fumeurs », évoque le Dr Pierre Souvet, cardiologue et président de l’association santé environnement France (ASEF).
Outre les risques respiratoires liés à la pollution de l’air, le Dr Souvet pointe notamment des risques cérébraux qui concernent surtout les particules ultra-fines, capables d’entrer dans le cerveau. « On s’aperçoit qu’il y a des liens avec des maladies neurologiques à l’instar d’Alzheimer », souligne-il.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024