Moitié moins d'exacerbations

Pour la supplémentation en vitamine D dans la BPCO

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Publié le 25/01/2019
vitamine D

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Crédit photo : Phanie

Les résultats des études contrôlées menées sur la supplémentation en vitamine D dans la BPCO ainsi que les études observationnelles ont donné des résultats contradictoires. Pour y voir plus clair, une méta-analyse a été entreprise. Elle met en évidence une réduction de près de moitié des exacerbations chez les patients carencés supplémentés (1). C'est donc une stratégie potentiellement intéressante même si la taille, limitée, des essais qui ont été poolés n'exclut pas un biais.

Trois essais randomisés

Après recherche dans les bases de données, trois essais randomisés ont été retenus. Il s'agit d'un essai belge sur 180 patients, d'un essai britannique sur 240 patients et d'un essai hollandais sur 50 patients. Les données individuelles ont été recueillies en tenant compte notamment de l'âge du sexe et de la spirométrie. Les doses de supplémentation en vitamine D étaient variées, allant de au total de 220 000 UI sur 6 mois à 1,2 million d'UI sur un an.

Un effet uniquement en cas de carence

La supplémentation en vitamine D n'est pas associée globalement sur l'ensemble des sujets à une modification du nombre d'exacerbations (RR = 0,94 ; 0,78-1,13). En revanche, elle est associée à une réduction de près de moitié des exacerbations chez les sujets carencés en vitamine D, qui présentaient à l'inclusion un taux inférieur à 25 nmol/l. Chez eux, le risque relatif est de 0,55 (0,36-0,84), quand il est de 1,04 [0,85- 1,07] chez les sujets non carencés. Les auteurs rappellent qu'ils avaient obtenu le même type de résultat dans une précédente méta-analyse menée dans l'asthme. Et, comme les infections respiratoires sont fréquemment à l'origine des exacerbations que ce soit dans l'asthme ou dans la BPCO, il est possible que ce soit par le biais d'une protection contre les infections virales et bactériennes que s'exerce ce bénéfice.

Un bénéfice à confirmer

Vu l'effectif réduit, les auteurs appellent à prendre ce résultat avec prudence. Ils notent toutefois que la vitamine D a été bien tolérée. Et qu'une étude randomisée, Precovid, est en cours, dont les résultats sont attendus en 2019.

(1) Jolliffe  DA et al. Vitamin D to prevent exacerbations of COPD: systematic review and meta-analysis of individual participant data from randomised controlled trials; Thorax 2019, doi: 10.1136/thoraxjnl-2018-212092

Pascale Solere

Source : lequotidiendumedecin.fr