LE QUOTIDIEN : Quelles sont les principales missions de la Fédération française de pneumologie (FFP), aujourd'hui formalisées dans le décret n° 2019-17 du 9 janvier 2019 ?
PR DOMINIQUE VALEYRE : La FFP est le Conseil national professionnel (CNP) de pneumologie. À cet égard, elle est l'interlocutrice des différentes tutelles ministérielles (DGOS, HAS, voire Assurance-Maladie) pour que soient désignés des experts validés par elle, afin de répondre aux besoins de qualité et de sécurité des soins et participer à la grande réforme du système de santé.
Une mission essentielle de la FFP est de contribuer, à travers la détermination d'indicateurs, à l'évaluation de la pertinence des soins, et de travailler sur l'évolution des métiers et des compétences. Par exemple, une réflexion s'impose en ce qui concerne la réhabilitation respiratoire, qui est un des meilleurs leviers pour améliorer les patients souffrant de BPCO, mais dont trop peu de patients bénéficient (lire aussi p. 24).
La FFP se doit de participer à la mise en place de registres épidémiologiques pour la surveillance des évènements de santé ou l'évaluation des nouvelles thérapies lourdes ou dispositifs (lire aussi p. 7).
Enfin, la Fédération désigne, à la demande de l'État, des représentants de la profession pour siéger dans les structures appelées à émettre des avis sur les demandes d'autorisations d'exercice ou de reconnaissance des qualifications professionnelles.
Dans le décret, la composition des CNP est évoquée. Il faut une représentation équilibrée des différents modes d'exercice (libéral, hospitalier…). Pour l'instant, leur financement n'est pas spécifié, il devra faire l'objet d'un prochain texte.
Sur quels chantiers avez-vous travaillé en 2018 ?
Des experts désignés par la FFP ont travaillé avec la HAS pour mettre en place des indicateurs de qualité du parcours de soins des patients atteints de BPCO (lire aussi p. 28). Ceux-ci pourraient revêtir une grande importance dans la perspective d'une réforme du système de rémunération en remplacement, au moins pour partie, de l'actuel système de la T2A.
La FFP est également très active en ce qui concerne la création de registres, deux sont mis en place en ce début d'année. Le premier concerne la prise en charge de l'asthme difficile (lire p. 6). Les réunions collégiales d'asthme (RCA) participent à la création de ce registre qui concerne les thérapeutiques lourdes pour les adultes atteints d'asthme sévère alors que de nouvelles thérapies deviennent disponibles.
Le deuxième registre, Epi-Gelf, répertorie les endoscopies bronchiques lourdes, dont l'interventionnel (lire p. 7). L'enjeu est majeur puisqu'il n'existait pas jusqu'alors de données exhaustives et précises sur cette activité en France. Ce registre va être un outil de recherche scientifique et médico-économique.
Qu'en est-il de la démographie des pneumologues ?
Il est important d'avoir une bonne répartition des spécialistes pour répondre aux besoins de la population. La FFP, en partenariat avec le collège des enseignants de pneumologie, le collège national des universités et les représentations médicales des hôpitaux généraux et de la pneumologie libérale va recenser la démographie présente, à venir, et par mode d'exercice, dans un contexte de pénurie. L'objectif est de renseigner les instances pneumologiques et les autorités sanitaires, précisant ainsi les besoins de personnes à former. Environ 30 % des pneumologues ont plus de 60 ans. Il faut à la fois anticiper les départs et combler les déficits. 110 postes de praticiens hospitaliers ne sont pas pourvus et beaucoup de libéraux ne trouvent pas de remplaçants.
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