La ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, a présenté le 2 juin son plan pour la qualité de l’air, alors que 60 % des Français respirent un air pollué. La pollution atmosphérique est à l’origine de 42 000 morts chaque année en France et d’une augmentation des maladies respiratoires et cardiovasculaires. À l’échelle européenne, 600 000 décès prématurés sont déplorés, et le coût sanitaire de la pollution s’élève à 1 400 milliards d’euros annuellement. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé le diesel comme « cancérogène certain », les émissions des moteurs essence comme « cancérogènes probables ».
Véhicules moins polluants
Dès le 1er janvier 2016, les conducteurs de voiture pourront apposer sur leur pare-brise un « certificat qualité de l’air », classé de 1 à 6, des moins aux plus polluants, tandis que les véhicules électriques feront l’objet d’une catégorie spécifique. Ces pastilles de couleurs différentes donneront droit à des avantages, décidés par les maires, comme la possibilité de rouler dans les zones de circulation restreinte (mises en place par le projet de loi relatif à la transition énergétique) ou des modalités de stationnement favorables.
L’acquisition de ces pastilles auprès du service d’immatriculation des véhicules se fera sur la base du volontariat, a insisté Ségolène Royal, militante d’une écologie positive et non punitive.
L’Allemagne, le Danemark, la Suède, l’Italie ou l’Autriche ont déjà adopté ce principe. La France a par ailleurs déjà expérimenté la pastille verte entre 1998 et 2003, à l’initiative de la ministre de l’Ecologie d’alors, Dominique Voynet.
Villes laboratoires
La ministre a aussi annoncé le lancement d’un appel à projets pour « faire émerger des villes laboratoires, respirables en 5 ans ». Les collectivités ont jusqu’à début septembre pour élaborer un projet à l’échelle intercommunale contenant des mesures exemplaires dans le domaine de la mobilité (transports collectifs, développement de l’électrique, fin du diesel), du résidentiel (chauffage), de l’industrie (audit des entreprises), et de l’agriculture (lutte contre l’épandage aérien, filières alternatives...).
La liste des lauréats, qui recevront un premier apport d’un million d’euros, sera annoncée fin septembre.
« L’idée est de changer la civilisation de la ville, et de donner aux municipalités, dont je salue le travail, la possibilité de prendre à bras-le-corps ce problème majeur de santé publique », a expliqué Ségolène Royal.
Les collectivités « sont obligées de s’engager » car plusieurs agglomérations, comme Paris et Marseille, sont concernées par une injonction européenne pour dépassement des valeurs limites sur les particules, a rappelé la ministre.
La maire (PS) de Paris Anne Hidalgo, qui s’était opposée à elle sur la circulation alternée, a salué l’arrivée des vignettes dans un communiqué, alors que la ville prévoit dès septembre des restrictions d’accès à son centre.
Lyon s’est dit « intéressé ». Grenoble, qui a d’ores et déjà annoncé sa candidature à l’appel à projets, « veut être en pointe », a affirmé le maire écologiste Eric Piolle.
« L’appel à projets était nécessaire pour mettre les villes en mouvement », constate le Réseau Action Climat. « Reste à savoir si les élus suivront », ajoute l’ONG, pour qui « un million d’euros pour transformer une ville qui étouffe pourrait se révéler insuffisant ».
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024