Le sevrage tabagique représente un défi de taille pour les patients dépendants. Les fréquentes rechutes après arrêt de la cigarette sont intimement liées au syndrome de sevrage et au phénomène de « craving ». Aujourd'hui, les substituts nicotiniques restent le traitement fondamental de l'arrêt du tabac. Différentes formes de substituts sont, aujourd'hui, commercialisées : les formes buccales (spray, gommes, pastilles à sucer) qui répondent rapidement au « craving » et les formes transdermiques qui répondent au syndrome de sevrage. « Lorsque l'on associe les deux, on augmente le taux d'arrêt à 6 mois. Chacune des formes galéniques permet de doubler le taux d'arrêt à court, moyen et long terme par rapport au placebo. Les substituts nicotiniques aident également à réduire la consommation tabagique avant l'arrêt. Mais aussi, à réduire la prise de poids durant leur utilisation », précise le Jean Dr Perriot, pneumologue-tabacologue au CHU de Clermont-Ferrand.
Les formes buccales peuvent être utilisées seules ou en association aux substituts nicotiniques transdermiques. « La rapidité de libération de la nicotine, la durée d'action dans le temps et les effets sensoriels induits facilitent l'acceptabilité de ces substituts et donc, l'observance », note le Dr Perriot. Ces traitements ont, par ailleurs, un faible pouvoir addictif.
Le suivi du patient, clé de la réussite du sevrage
Lorsque le médecin conseille l'arrêt du tabac, ce conseil doit être suivi de la prescription de substituts nicotiniques. « La pharmacothérapie doit également être combinée au soutien comportemental. Les thérapies cognitives et comportementales notamment, sont de précieuses aides à l'arrêt du tabac. Il faut aussi éviter le sous-dosage initial des substituts, réadapter la posologie si besoin et contrôler de près la sensation de manque. Les études montrent que l'accompagnement du patient par le professionnel de santé permet d'augmenter de 40 à 80 % l'effet intrinsèque des substituts nicotiniques », confie le Dr Perriot. Médecins généralistes et spécialistes doivent rassurer le patient, lui expliquer les modalités de l'arrêt et choisir, avec ce dernier, le substitut nicotinique qui lui convient le mieux. « Une cigarette n'apporte jamais moins d'un mg de nicotine. Ainsi, une personne qui fume 15 cigarettes par jour devra se voir prescrire un substitut transdermique 24 heures sur 24, dont le dosage équivaut, au moins, à 15 mg pour éviter le « craving » du lendemain matin. Il faut y ajouter des formes buccales (les plus dosées pour les fumeurs les plus dépendants) ». Cette évaluation est effectuée grâce au test de Fagerström. Par ailleurs, à chaque consultation, le prescripteur doit s'assurer que le patient ne souffre ni de « craving », ni de syndrome de sevrage. Enfin, la substitution nicotinique doit être prolongée. D'après la littérature, « une prescription de substitution nicotinique de moins de 145 jours augmente le risque de reprise du tabagisme de 44 % », conclut le Dr Perriot.
Pierre Fabre Healthcare lance un prix dédié au sevrage tabagique
Créé en 2016, l'Institut Pierre Fabre de Tabacologie (IPFT) a formé plus de 1 000 professionnels de santé à la prise en charge tabagique en 2017-2018. Cette année, l'institut lance la première édition du prix de l'innovation*, qui récompensera le projet le plus innovant permettant une amélioration concrète de la prise en charge du sevrage tabagique (date limite de candidature le 18 décembre 2018). Ce projet est ouvert aux professionnels de santé exerçant à titre individuel ou en groupe : établissement de santé, institution de recherche académique, association ou entreprise. Le gagnant recevra 5 000 euros et pourra bénéficier d'une assistance de la part des experts des laboratoires Pierre Fabre pour mener à bien son projet.
* Renseignements et dépôts de candidature pour le prix de l'innovation de l'IPFT : prixinnovationipft@ipft.fr
D’après une conférence de presse des laboratoires Pierre Fabre
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