Quelque 8,5 millions de patients sont traités pour asthme ou bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), le plus souvent par des molécules administrées par inhalateurs. Or, ces derniers sont de types très variés, avec donc des modes d'utilisation qui diffère d'un produit à un autre et le mésusage (avec au moins une erreur critique) est important, estimé entre 30 et 40 %.
« C'est ce constat qui nous a conduits dès 2012 à publier un livre destiné aux prescripteurs, le guide Zéphir (1), pour expliquer en détail le fonctionnement et les modalités d'utilisation de chaque inhalateur alors disponible sur le marché », rapporte la Dr Valéry Trosini-Désert (2). Ce premier annuaire des thérapeutiques inhalées dans l'asthme et la BPCO chez l'adulte, soutenu de façon institutionnelle par différents laboratoires, était remis aux prescripteurs par le biais de la visite médicale. Tous les inhalateurs disponibles étaient classés par types de dispositifs, indications, classes thérapeutiques et dénomination commune internationale (DCI).
Entre 3000 et 4000 téléchargements par mois
Depuis, le guide Zéphir a chaque année connu des évolutions, présentées tous les ans à l'occasion du congrès de pneumologie de langue française (CPLF).
C'est ainsi qu'en 2013 est née la première version de l'application pour smartphone, avec toujours les fiches produits mais cette fois enrichies de vidéos.
L'année suivante, à côté de la mise à jour de l'application, un site internet dédié au guide Zéphir a vu le jour, avec un accès réservé aux prescripteurs (3). Aujourd'hui, les visites sur le site génèrent entre 3 000 et 4 000 téléchargements par mois.
Puis en 2015, pour faciliter l'accès aux informations en l'absence de réseau internet, un disque mémento a été créé.
Depuis, l'application, le site internet et le disque mémento sont mis à jour tous les ans pour intégrer les dispositifs nouvellement commercialisés.
Parallèlement, dès 2016, les vidéos de démonstration d'utilisation des inhalateurs ont été rendues accessibles au grand public, via le site de la SPLF, sans qu'il n'y ait toutefois eu de communication directe vers les patients, qui étaient donc incités par leur médecin à visionner la vidéo correspondant aux produits prescrits (4).
«Depuis 2017, le guide Zéphir est reconnu par l'ANSM comme un outil d'aide à l'éducation thérapeutique », poursuit la Dr Valéry Trosini-Désert, avant de préciser qu'il s'agit du seul outil exhaustif dans ce domaine, incluant les génériques.
En 2018, un quatrième produit est venu élargir l'offre Zéphir : des étiquettes dynamiques, avec un QR code correspondant à chaque inhalateur commercialisé qui permet de donner un lien direct à la vidéo de démonstration. Un classeur d'étiquettes complet a été remis par la visite médicale aux prescripteurs, qui peuvent ainsi coller directement sur l'ordonnance l'étiquette avec le QR code correspondant au produit prescrit.
Cette même année, à la demande de la Caisse nationale d'assurance maladie, un partenariat actif avec la SPLF a été mis en place : l'application asthmaction asthm'activ renvoie directement sur l'application Zéphir. La collection Zéphir a par ailleurs reçu la médaille de bronze du prix Communication médicale 2 du Festival 2018 de la communication santé.
Les différents outils Zéphir, qui recensent désormais 58 produits, ont été mis à jour en ce début d'année 2019. Les médecins peuvent maintenant télécharger sur l'application et le site les flashs codes de chaque produit de façon unitaire, les imprimer et les coller sur l'ordonnance ou bien les envoyer par SMS ou mail à leur patient.
Un partenariat avec les Éditions Vidal
Le guide Zéphir poursuit ses évolutions avec notamment un projet de partenariat avec les éditions du Vidal à destination des professionnels et du grand public, pour intégrer l'ensemble des QR codes qui renverront aux vidéos. « Des pourparlers sont aussi en cours avec la CNAM pour que les vidéos soient mises à disposition des pharmaciens dans le cadre de l'entretien pharmaceutique », indique la Dr Trosini-Désert.
En parallèle, une campagne est actuellement menée avec la Fondation du souffle pour inciter les patients à rapporter en pharmacie les inhalateurs usagés et permettre leur recyclage par la filière Cyclamed. « Quelque 41 millions d'unités sont vendues chaque année et il est important d'éviter la pollution de l'air par le relargage de particules toxiques issues des composants plastiques complexes au moment de leur combustion », conclut la Dr Valéry Trosini-Désert.
D'après un entretien avec la Dr Valéry Trosini-Désert, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris.
(1) Marque déposée SPLF (Société de pneumologie de langue française). Éditions Elsevier-Masson.
(2) Guide rédigé par la Dr Valéry Trosini-Désert, Marie Antignac, la Dr Marie-Hélène Becquemin, sous la coordination du Pr Thomas Similowski.
(3) http://www.guidezephir.fr/medicaments
(4) https://splf.fr/videos-zephir/
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