EN AUGMENTATION constante ces trente dernières années, la rhinite allergique touche aujourd’hui près de 30 % de la population**, contre 3,8 % en 1968. Sans prise en charge adaptée, cette maladie devient au fil du temps non seulement plus sévère, mais expose également les personnes qui en sont atteintes à un risque trois fois plus élevé de développer un asthme par rapport au reste de la population. « Pourtant, la rhinite allergique est sous-estimée deux fois sur trois », explique Monique Charron, déléguée générale du Comité français d’observation des allergies (CFOA). « Les Français sont évidemment plus informés sur l’asthme, mais il est possible d’intervenir en amont dans de nombreux cas. »
Soucieux d’améliorer la prise en compte des allergies, le CFOA vient de publier son premier baromètre en collaboration avec le SA : « Les Français et les allergies respiratoires ». « Ce qui ressort d’abord de cette étude, c’est que l’allergie respiratoire est un vrai sujet d’inquiétude », commente Jean-Daniel Levy, directeur du département Politique-opinion de SA. La moitié des Français s’en disent préoccupés, en particulier les femmes (54 %), les 30/39 ans (55 %) et les habitants des centres-villes et de banlieue(55 %).
Surtout, « les Français sont bien conscients que les allergies respiratoires sont en augmentation », poursuit Monique Charron. Plus d’un tiers (37 %) des personnes qui ne sont pas touchées aujourd’hui estiment qu’elles en souffriront un jour et 40 % pensent que les allergies vont s’accroître dans leur région au cours des douze prochains mois. En cause : la pollution est évoquée par 79 % des répondants et les changements climatiques, qui induisent notamment l’allongement des périodes polliniques, par15 %.
Des attentes claires.
Un quart des personnes interrogées déclarent souffrir d’une allergie respiratoire. Éternuements, nez qui coule, difficultés respiratoires, sommeil dérangé... Près de la moitié (47 %) d’entre elles jugent être « très gênées » ou « assez gênées » par les symptômes dans leurs activités quotidiennes. Un chiffre qui atteint les 84 % chez les allergies sévères. De même, plus de six allergiques sur dix (61 %) estiment souffrir d’une forme modérée à sévère de la maladie (niveau de sévérité attribué supérieur à 5, sur une échelle allant de 1 à10).
La prise de traitements antiallergiques devient alors une nécessité. « 22 % sont tenus de prendre des médicaments quotidiennement, ce qui souligne par ailleurs le caractère chronique de cette pathologie trop souvent sous-estimée », souligne la déléguée générale du CFOA.
Dans ce contexte, les attentes de la population sont nombreuses. « Les citoyens considèrent qu’il y a là un rôle à jouer pour les pouvoirs publics, dont ils attendent une implication plus forte, soit en termes de prévention, soit en termes d’information », explique Jean-Daniel Levy. Pour 65 % d’entre eux, le regard porté sur les allergies par les autorités n’est en effet pas à la hauteur du risque qu’elles représentent. Les causes des allergies respiratoires (42 %), les traitements (33 %), le lien entre environnement extérieur et allergies (30 %) et les facteurs aggravants (28 %) sont les principaux points d’interrogation des Français, qui font largement confiance à leur médecin pour y répondre (66 %), loin devant le ministère de la Santé (35 %).
** Étude européenne encadrée par l’INSERM (Unité 700) dirigée par Mahmoud Zureik.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024