Selon l’arrêté d’octobre 2013, les patients sous Pression positive continue (PPC) devaient être soumis à la téléobservance s’ils voulaient que leur traitement soit pris en charge par la sécurité sociale. Cette condition n’a visiblement pas fait l’objet d’un consensus puisqu’une association de patients la Fédération française des associations et amicales d’insuffisants respiratoires (FFAAIR) et certains prestataires ont vu, dans l’arrêté, différentes zones d’ombre et de non-dits, notamment la non considération d’événements pouvant intervenir dans la vie quotidienne des patients et qui empêcheraient la téléobservance. Résultat : la suspension de l’exécution de cet arrêté mi-février.
« Pour nous médecins, déclare le Dr Yves Grillet (Valence), la PPC est un traitement très efficace dans l’apnée du sommeil. Et pour qu’il soit efficace, il faut qu’il soit observé. Que l’arrêté d’octobre 2013 soit suspendu n’est pas une bonne nouvelle. Il ne faut pas voir dans la téléobservance un système de contrôle policier mais un garant de la qualité des soins. L’arrêté peut éventuellement subir des aménagements dans sa forme mais il ne faut pas le supprimer ».
À la lumière de l’expérience acquise par l’Observatoire sommeil de la Fédération française de pneumologie (OSFP, rassemblant 76 000 dossiers), à travers le protocole OptiSAS qui a recruté plus de 500 patients, la télésurveillance – qui va bien au-delà la téléobservance – paraît avoir des impacts positifs sur les patients comme sur les prestataires et les médecins. À l’initiative de la FFP et sous son contrôle, une plateforme informatique recueille des données en provenance des appareils de PPC. La transmission est complètement sécurisée et ce sont les médecins qui consultent les données recueillies sur la plateforme, quel que soit le prestataire, quel que soit l’appareil qui équipe le patient. Les patients ont également accès à cette plateforme pour prendre connaissance en temps réel des données d’observance. En plus de l’observance, qui est une donnée nécessaire mais non suffisante d’efficacité du traitement, les fuites, les pressions et les index apnée-hypopnée résiduels sous traitement sont collectés. Ils sont le reflet de l’efficacité du traitement. En cas d’anomalie, une action correctrice rapide sera effectuée.
« Forts de cette expérience et des premières données de l’étude OptiSAS, il nous est possible de préfigurer le système de demain et tout laisse à penser qu’il sera plus performant que celui d’aujourd’hui, conclut le Dr Grillet. Il ne faut pas prendre de retard ».
Entretien avec le Dr Yves Grillet, pneumologue, Valence.
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