Un chiffre résume à lui seul les difficultés de recrutement dans les centres hospitaliers (CH), anciennement appelés hôpitaux généraux : 101 postes vacants mis au choix du dernier tour de mutation d’octobre 2017 sur le site du Centre national de gestion (CNG). Ce chiffre était de 53 en octobre 2013 ! Cela donne la mesure de la pénurie actuelle de pneumologues en CH. À l’inverse, cela montre aussi les nombreuses possibilités offertes aux jeunes qui s’engagent dans la spécialité pour leur exercice futur. Le numerus clausus et une certaine désaffection de la spécialité ont été à l’origine de cette pénurie, mais les progrès thérapeutiques récents et les avancées techniques associées à la filiarisation ont conduit à un regain d’intérêt pour notre spécialité.
Richesse de l'activité
La pneumologie est une spécialité plurielle d’une exceptionnelle richesse : diversité, impact sur la santé publique, grand nombre de gestes techniques, conditions d’exercice très variées et innovations médicales. L’exercice en CH, c’est le travail en équipe avec un plateau technique de qualité, la participation à l’enseignement, à la recherche et à des publications, l’accès à l’innovation thérapeutique, la proximité de terrain en prise directe avec son territoire de santé pour prendre en charge un tiers des pathologies respiratoires les plus courantes et de nombreuses pathologies complexes. Sur les dix principales causes de mortalité en 2020, quatre seront des maladies respiratoires : bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), pneumopathies, cancer du poumon et tuberculose. Les innovations thérapeutiques ne manquent pas, avec les thérapies ciblées et l’immunothérapie en oncologie thoracique, les biothérapies dans la BPCO et l’asthme.
Plateaux techniques de qualité
Le manque de pneumologues affecte les régions de manière variable et les établissements de toutes tailles. Les restructurations-fusions ont modifié le paysage hospitalier français ces dix dernières années, permettant la constitution d’établissements avec un plateau technique et un environnement de qualité dont bénéficient les services de pneumologie. Certains CH sont plus grands que certains CHU : par exemple, le GHR de Mulhouse et Sud Alsace (GHRMSA) compte 2 620 lits et un plateau technique digne d’un CHU, et malgré tout un poste de praticien hospitalier (PH) est vacant depuis deux ans dans le service de pneumologie, qui compte huit PH à temps plein !
Pour des CH plus petits, la création des groupements hospitaliers de territoire (GHT) permet l’accès à un plateau technique de qualité et un partage d’activité par mutualisation des moyens. Il existe une diversité qui permet à chacun de trouver l’établissement adapté à son projet professionnel. Les CH sont résolument engagés dans la modernité.
exergue : Certains CH sont plus grands que certains CHU
Président du Collège des pneumologues des hôpitaux généraux (CPHG), GHR de Mulhouse et Sud Alsace
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