Dans l’HTP-TEC

Adempas, une nouvelle option thérapeutique

Publié le 27/04/2015
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L’HTP-TEC est une maladie rare. Sa prévalence serait de 3/100 000 mais des données récentes suggèrent qu’elle est sous-diagnostiquée. Le diagnostic n’est évoqué qu’au bout de 2 ans en moyenne.... L’incidence serait de 300 à 400 nouveaux cas par an.

Le mécanisme principal de l’HTP-TEC est une obstruction chronique proximale ou distale des artères pulmonaires, d’origine thromboembolique. La conséquence de cette obstruction est une augmentation des résistances vasculaires pulmonaires et une élévation progressive de la pression artérielle pulmonaire aboutissant à une hypertension pulmonaire et évoluant vers une insuffisance cardiaque droite. Les patients atteints sont rapidement dans l’incapacité d’effectuer la moindre activité physique sans essoufflement. Leur qualité de vie est lourdement impactée. La prise en charge thérapeutique de l’HTP-TEC comprend des traitements tels que les anticoagulants, les diurétiques ou une oxygénothérapie au long cours et des traitements spécifiques.

Les formes distales sont inopérables

La thrombo-endartériectomie pulmonaire (TEA) est le traitement de référence, potentiellement curatif. Cette technique complexe qui consiste à éliminer le thrombus et le matériel fibreux des vaisseaux pulmonaires n’est pratiquée que dans un seul centre en France (Hôpital Marie Lannelongue) et chez les patients présentant une forme proximale. Le Centre de référence national des hypertensions pulmonaires est en effet, situé à l’hôpital du Kremlin Bicêtre et 25 centres de compétences sont répartis sur l’ensemble du territoire.

Les formes distales, inaccessibles à la chirurgie (environ 36 % des patients), s’accompagnent de lésions de remodelage vasculaire. « Avant la mise à disposition du riociguat, les patients présentant cette forme d’HTP-TEC étaient traités par des médicaments n’ayant pas fait la preuve de leur efficacité », a déclaré le Pr Olivier Sitbon (Hôpital de Bicêtre, Université Paris-Sud).

Une double mode d’action

L’hypertension pulmonaire est associée à une dysfonction endothéliale, une altération de la synthèse du NO et une stimulation insuffisante de la guanylate cyclase soluble (sGC). Adempas est le premier stimulateur de la sGC. Il sensibilise la sGC au NO endogène en stabilisant la liaison NO-sGC et il stimule également la sGC via un site de fixation différent, indépendamment du NO. Ainsi, malgré le déficit en NO, Adempas restaure la voie NO-sGC-GMPc.

« Nous disposons pour la première fois d’un traitement médical spécifique chez les patients inopérables », a souligné le Pr Gérald Simonneau (Centre de référence de l’hypertension pulmonaire sévère, CHU Bicêtre). Dans l’étude CHEST-1, Adempas a montré son efficacité sur plusieurs critères, notamment le test de marche de 6 minutes. Les effets indésirables les plus fréquents étaient les céphalées, étourdissements, dyspepsies, oedèmes périphériques, nausées, diarrhées… Le programme CHEST a montré qu’après une année de traitement, 97 % des patients étaient encore en vie et 87 % n’avaient pas présenté d’aggravation de leur maladie.

Conférence organisée par Bayer HealthCare
Christine Fallet

Source : Le Quotidien du Médecin: 9407