Le robot chirurgical Da Vinci Xi permet de réaliser de la chirurgie mini-invasive (CMI) comme en laparoscopie, thoracoscopie ou rétropéritonéoscopie, mais avec des avantages importants en qualité de vision et dextérité. Il permet une visualisation remarquable en trois dimensions grâce à une caméra 3D haute définition. Le zoom puissant offre un grossissement x10. En outre, le robot atténue les tremblements. Un mouvement de 5 mm par le chirurgien à la console se traduit par un déplacement de 1 mm des bras du robot, ce qui permet des gestes très précis et un respect des tissus. Enfin, les fils de suture, de l’épaisseur d’un cheveu (6/0), autorisent des reconstructions très fines.
Accessible à toutes les spécialités
Afin d’élargir les indications de la CMI en pédiatrie, le robot est accessible à toutes les spécialités chirurgicales pédiatriques de l’hôpital Necker (APHP). Avant chaque intervention, la pertinence de l’utilisation du robot est discutée par rapport à la cœlioscopie ou à la chirurgie ouverte.
Ce robot, bien que conçu pour l’adulte, permet d’opérer les enfants de tout âge. Cependant, les incisions sont un peu plus larges (trocart de 8 mm vs 5 ou 3 mm).
Depuis sa mise en place, il y a 2 ans, 170 patients ont été opérés, de l’âge de 2 jours à 18 ans. Alors que pour les adultes les indications sont assez stéréotypées, il y a pour les enfants 34 indications opératoires différentes en chirurgies urologique, viscérale, oncologique, ORL, thoracique, transorale et néonatale. Ainsi, seulement six interventions identiques ont été réalisées plus de cinq fois. Par ailleurs, des 34 indications, 11 n’avaient jamais été réalisées en cœlioscopie à l’hôpital Necker, ce qui illustre tout l’intérêt de ce programme de chirurgie robotique pédiatrique.
Des bénéfices postopératoires
Le robot est volumineux, et lors d’une intervention sur un petit enfant, il faut veiller à l’installer avec attention pour éviter tout conflit entre l’enfant et les bras du robot. Après deux années d’utilisation, il se révèle très sûr. Aucun débranchement en urgence n’a été nécessaire, et aucune lésion d’organes adjacents ou d’un membre n’a été observée.
Ces interventions chirurgicales sont complexes et parfois longues. Néanmoins, la durée des interventions les plus fréquemment réalisées diminue peu à peu.
En plus de la magnification du champ opératoire et de la précision des gestes réalisés, les bénéfices de la chirurgie robotique s’observent également en postopératoire : moins de douleurs, de saignements et de temps de récupération, réduction de la durée d’hospitalisation des enfants, et par conséquent de celle des arrêts de travail des parents. Afin de mieux connaître son impact et de comparer ses résultats par rapport à la chirurgie ouverte et à la cœlioscopie, une étude médico-économique est en cours.
Double commande
Le robot installé à Necker est équipé de deux consoles, à la manière d’un véhicule d’auto-école à double commande, ce qui est essentiel pour la formation des jeunes chirurgiens à cette nouvelle technologie. Cela permet aussi à deux chirurgiens de spécialités différentes (chirurgie viscérale, ORL et neurochirurgie) d’opérer ensemble.
Il faut souligner le rôle capital des panseuses en chirurgie robotique. Ce sont elles qui préparent le robot et, une fois que le chirurgien est installé à la console, qui connectent les différents instruments sur les bras du robot tout au long de l’intervention en fonction des besoins.
« Le programme de chirurgie robotique pédiatrique de l’hôpital Necker - Enfants malades est une initiative unique en Europe, et, après deux ans d’activité, nous pouvons conclure qu’il s’agit d’une véritable avancée technologique pour les enfants, et que l’éventail des indications ne peut que s’élargir, en particulier si dans l’avenir les constructeurs développent des robots plus adaptés à la taille pédiatrique », se félicite le Dr Thomas Blanc, responsable du programme.
Entretien avec le Dr Thomas Blanc, service de chirurgie viscérale et urologique pédiatrique du Pr Sabine Sarnacki, hôpital universitaire Necker - Enfants malades, APHP, université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité
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