Alors que Santé publique France a rapporté une centaine de cas de syndrome inflammatoire probablement lié à une infection Covid-19, une première publication française menée par l’hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP) et l’Université de Paris décrit une série de 35 enfants dans la revue « Circulation ». Parmi eux, 88 % ont été testés positifs au virus par RT-PCR ou sérologie (à noter que des résultats manquaient pour certains patients).
Ces observations suggèrent ainsi que le syndrome inflammatoire multisystémique de l'enfant (MIS-C pour Multisystem inflammatory syndrome in children) est un nouveau syndrome post-infectieux lié à une exposition antérieure au SARS-CoV-2. Des cas similaires ont notamment été décrits en Grande-Bretagne, en Italie et aux États-Unis, et des premiers décès ont été rapportés, dont un en France.
80 % des enfants présentent des signes gastro-intestinaux
Les enfants inclus ont été admis en soins intensifs entre le 22 mars et le 30 avril pour une insuffisance cardiaque aiguë associée à un état d’inflammation de multiples organes. Les enfants, d'âge moyen 10 ans, ont été pris en charge au sein des unités du réseau français M3C de cardiologie congénitale et pédiatrique et de Genève (Suisse), situées en zone d'épidémie active.
Parmi les caractéristiques observées, les auteurs ont noté que 28 % des enfants avaient des comorbidités (en particulier de l'asthme et un surpoids), tous présentaient de la fièvre et de l'asthénie, et 80 % d'entre eux présentaient des symptômes gastro-intestinaux (douleurs abdominales, vomissements ou diarrhée). De plus, la présence des marqueurs de l'inflammation rapportée témoigne d'un orage cytokinique.
Un traitement par immunoglobulines et stéroïdes
Un traitement par immunoglobulines et éventuellement stéroïdes, en réduisant l'inflammation, est associé à la récupération de la fonction systolique ventriculaire gauche des enfants. Dix d'entre eux ont eu besoin d'assistance circulatoire de manière temporaire, mais aucun décès n’est à déplorer dans cette série.
Au moment de la soumission de l'article, tous les patients étaient sortis de l'hôpital, sauf un qui était sous ECMO (oxygénation extracorporelle par membrane). Une surveillance cardiaque a été mise en place chez tous les enfants.
Si ce nouveau syndrome inflammatoire présente des points communs avec la maladie de Kawasaki, il s'en distingue concernant ses signes cliniques majeurs.
« L'atteinte myocardique associée à une insuffisance cardiaque aiguë est probablement due à une sidération myocardique ou à un œdème plutôt qu'à des lésions myocardiques inflammatoires », soulignent les auteurs, qui estiment qu'« une étude supplémentaire est nécessaire pour déterminer le spectre complet de la maladie et si des complications cardiaques à long terme peuvent survenir ».
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