DANS LA bronchiolite du nourrisson, l’identification du virus est rarement demandée. « Si le virus respiratoire syncitial (VRS) est majoritairement responsable des bronchiolites virales chez les enfants de moins de 12 mois, ce n’est plus le cas chez les plus grands », affirme Tuomas Jartti (Finlande). Ainsi dans une étude réalisée chez des enfants hospitalisés pour bronchiolite, la prévalence du VRS était de 80 % entre 0 et 6 mois et de 40 % entre 6 et 12 mois. Elle diminuait ensuite vers 20 % entre 12 et 24 mois. En ce qui concerne le rhinovirus humain (RVH), la prévalence qui était de 20 à 30 % avant 12 mois passe à 40 % entre 12 et 36 mois (1). Le mode de détection, qui diffère selon les virus, intervient dans la sous-estimation du rôle du RVH. En effet, ce dernier peut être soit isolé sur cultures cellulaires, soit identifié par technique moléculaire (RT- PCR : Reverse transcription-polymerase chain reaction) qui accroît considérablement sa détection : 71 % contre 18 % par culture (2).
Le RVH est plus particulièrement associé à des bronchiolites survenant chez les enfants à haut risque (infections récurrentes pendant la première année de vie ou ayant des parents asthmatiques). Dans cette population, les infections à RVH surviennent plus précocement, sont plus fréquentes. Aussi sévères que les infections à VRS, elles sont une cause fréquente d’hospitalisation, en particulier celles à rhinovirus C.
Association avec l’asthme.
Le RVH peut être retrouvé dans les voies aériennes basses des jeunes enfants présentant une symptomatologie asthmatiforme et sa présence est corrélée avec une augmentation des résistances aériennes. Les mesures effectuées chez 200 enfants de 3 à 26 mois présentant des symptômes asthmatiformes ont détecté la présence de RVH dans 45 % des biopsies bronchiques. Par ailleurs, une augmentation des résistances était trouvée chez 86 % des sujets RVH + contre 58 % des sujets RVH - (3). Des facteurs caractéristiques de terrain atopique sont plus fréquemment observés dans les bronchiolites à RVH que dans celles à VRS. Ainsi, on trouve une atopie chez 44 % des enfants RVH + et 8 % des enfants VRS +, et un eczéma chez, respectivement, 35 % et 6 % de ces sujets (4). Une inflammation nasale à éosinophiles a aussi été constatée chez 44 % de ceux présentant une bronchiolite à rhinovirus (2). Enfin, l’analyse des facteurs de risque associés à une hospitalisation des jeunes enfants pour infection à RVH montre que la corrélation la plus forte est celle avec l’asthme sévère (5).
«L’identification d’un rhinovirus chez un enfant présentant une bronchiolite peut être un outil utile pour l’identification précoce des enfants à haut risque d’asthme », conclut T Jartti.
Communication orale «Epidemiology of viral bronchiolitis»de Tuomas Jartti (Turku - Finlande).
1) Jartti T et coll. Pediatr Infect Dis J 2009; 28 : 311-7
2) Rakes GP et coll. Am J Respir Crit Care Med 1999 ; 159 : 785-90.
3) Malmström K et coll. J Allergy Clin Immunol 2006 ; 118 : 591-6.
4) Korppi M et coll. Pediatr Infect Dis J 2004 ; 23 : 995-9.
5) Miller K et coll. J Infect Dis 2007 ; 195 : 773-81.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024