Si l’accès à l’imagerie pédiatrique est satisfaisant en ce qui concerne la radiographie standard et l’échographie généraliste, les délais restent beaucoup trop longs pour l’IRM et, dans une moindre mesure, pour le scanner, selon une enquête présentée vendredi 17 octobre en ouverture des 63es Journées françaises de radiologie diagnostique et interventionnelle. Cette enquête, commandée par la Société française de radiologie (SFR) et la Société française de pédiatrie (SFP), a été menée auprès de 754 praticiens, dont 514 radiologues (dont la moitié de libéraux) et 240 pédiatres, par la société de conseil et de formation spécialisée en santé Adexsol.
Plus d’un mois d’attente pour une IRM dans 42 % des cas
Les examens de radiographie standards sont obtenus dans la journée dans 68 % des cas, et dans la semaine dans 31 % des cas. Des examens d’échographie des nourrissons étaient obtenus dans la journée que dans 8 % des cas. Plus de la moitié des prescriptions d’échographie des nourrissons sont réalisées entre 2 et 7 jours, 35 % demandent un délai de 8 à 31 jours.
Pour le scanner, il faut attendre 8 à 31 jours dans 50 % des cas, 2 à 7 jours dans 37 % des cas et plus d’un mois dans 8 % des cas. Quant à l’IRM, le délai est supérieur à 31 jours dans 42 % des cas, tandis que 51 % des enfants ont un examen entre 8 et 31 jours et 8 % ont un examen dans la semaine.
Cette situation est liée à la pénurie d’équipement déjà pointée par les radiologues chez l’adulte.
Un peu mieux aux urgences
Ces chiffres ne concernent pas le recours à l’imagerie pédiatrique en urgence. Sur ce point particulier, les auteurs constatent que, dans les établissements accueillant des urgences pédiatriques, le scanner est accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 dans 92 % des cas, dans 96 % des cas pour les radiographies et dans 80 % des cas pour l’échographie généraliste. En revanche 21 % des établissements n’avaient pas d’IRM et dans un tiers des cas, l’appareil n’était disponible que les jours ouvrables et en journée.
En ce qui concerne le scanner, la SFR estime que les équipements sont là, mais que les ressources en radiologues formés font défaut. « Certaines structures, même publiques, n’ont qu’une vacation de radiopédiatrie par semaine, et nombre de centres ne savent ni prendre en charge les enfants ni interpréter les résultats », constate le Pr Henry Ducou Lepointe du service de radiologie de l’hôpital Armand-Trousseau.
Les réponses des radiologues renforcent ce constat. Seulement 46 % d’entre eux affirmer réaliser des scanners chez des enfants de moins de 6 ans, et 41 % des IRM. Chez les plus de 6 ans, ces pourcentages sont plus élevés : 69 % pour l’IRM et 67 % pour le scanner.
Une prise en charge plus longue
« Ces résultats illustrent bien la spécificité de la prise en charge du jeune enfant, et donc la nécessité d’une formation particulière, en radiologie, comme en clinique, souligne le Pr Christophe Delacourt, chef du service de pneumologie et d’allergologie pédiatriques de l’hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP), il faut examiner le patient, le préparer, le rassurer et le sédater dans le cas de l’IRM, et donc le surveiller pendant et après, cela demande beaucoup plus de temps que pour un examen de l’adulte. »
L’enquête montre également une disparité en termes de répartition des équipements, puisque pour 25 % des pédiatres, le centre d’imagerie spécialisé le plus proche est à plus de 20 km.
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