DECIBEL, l’anagramme du nom de l’étude menée aux Pays-Bas n’a vraiment pas été fait au hasard. « Developmental Evaluation of Children : Impacts and Benefits of Early hearing screening, Leiden » visait à confirmer une notion généralement admise. Les enfants malentendants à la naissance identifiés d’emblée connaissent un meilleur développement et ont une meilleure qualité de vie que ceux dépistés quelques moins plus tard. La validation de l’hypothèse a été réalisée sur l’ensemble des Pays-Bas, offrant au travail, selon les auteurs, une possibilité de généralisation aux autres nations.
Le principe de l’étude était de comparer, à l’échelon national, le dépistage de la surdité des nouveau-nés avant la 2e semaine de vie à une recherche à l’âge de 9 mois. Puis d’évaluer leurs aptitudes, leur comportement et leur qualité de vie une fois arrivés à 3 à 5 ans. Les premiers étaient testés par auto-émissions acoustiques ; pour les seconds il s’agissait de les soumettre à l’audition de bruits et d’évaluer leurs réactions (technique par « tests sonores »).
Les enrôlements ont été réalisés entre 2003 et 2005. Au cours de cette période, dans les 65 régions néerlandaises, 335 560 bébés ont été dépistés à la naissance et 234 826 par tests sonores. En pratique, les régions choisissaient un mode d’examen auquel elles se tenaient. Sur cette énorme quantité de naissances, 263 nouveau-nés sont nés avec une déficience auditive marquée (< 40 dB sur la meilleure oreille) découverte sur les auto-émissions et 171 mise au jour par les tests. Près de 70 % de ces enfants (69,4 %), soit 301, ont pu être analysés ultérieurement. Le contrôle ultime, tel que prévu dans les objectifs de départ, a été réalisé sur 80 enfants du premier groupe et 70 de l’autre.
Les scores de qualité de vie.
La statistique montre que bébés dépistés dans les deux premières semaines avaient, entre 3 et 5 ans, de meilleures données que les autres. Ils obtenaient de meilleurs résultats sur les scores de développement social, de développement moteur global et utilisaient moins les signes. Enfin, les scores de qualité de vie étaient également meilleurs. Un critère qui, pour les auteurs, reflète les effets à la fois positifs et négatifs du dépistage.
Le travail connaît quelques limitations. Il n’est pas possible de savoir si les parents d’enfants différents ne sont pas plus enclins à participer à l’étude ; les surdités d’apparition plus tardives n’ont pas été prises en compte et les résultats s’ils n’atteignent pas toujours le seuil de la significativité statistique, sont considérés comme cliniquement significatifs.
« De bons résultats ne peuvent être espérés que si l’identification précoce est suivie d’une intervention aussi rapide » écrivent les auteurs. Ils rappellent sur ce point que les recommandations proposent de commencer la prise en charge avant l’âge de 6 mois.
JAMA, 10 octobre 2010, vol 304, n° 15, pp. 1701-1708.
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