Là où l’intervention chirurgicale cardiaque nécessite une ouverture du thorax et souvent une circulation extracorporelle (CEC), là où le cathétérisme peine à aborder le cœur par les vaisseaux chez le tout-petit, la chirurgie hybride ouvre d’incroyables perspectives.
Le principe est simple : « le chirurgien ouvre le thorax et fournit au cathétériseur un abord direct : ponction des cavités cardiaques, de l’artère pulmonaire (AP), etc. Le cathétériseur peut alors introduire directement le cathéter là où il doit ablater un trouble du rythme, poser un stent ou déployer une valve ou une prothèse (CIV) » explique la Dr Ovaert.
Dans certaines indications on évite ainsi à l’enfant une CEC, des ré-interventions et l’on contourne l’impossibilité ou le haut risque d’un cathétérisme par voie fémorale chez le tout petit avec de gros cathéters (risque de lésions des vaisseaux, des valves cardiaques, d’arrêt cardiaque lors du passage par le cœur).
Des indications de chirurgie pure (transposition des gros vaisseaux, tétralogie de Fallot…) et de cathétérisme pur (fermeture de CIA chez des enfants plus grands…) demeurent.
La chirurgie hybride « montre tout son intérêt dans les situations extrêmes (15 cas/an dans le service) où travailler ensemble nous permet d’envisager une solution », indique la Dr Ovaert.
Quelques exemples
Avant la chirurgie hybride, dans certaines CIV difficilement accessibles, le chirurgien cerclait l’artère pulmonaire et l’on attendait que l’enfant grandisse pour réintervenir par chirurgie ou cathétérisme cardiaque ; aujourd’hui, la chirurgie hybride permet de traiter définitivement le tout-petit en une intervention.
« Pour insérer une valve pulmonaire, le cathétérisme cardiaque est contre-indiqué si l’enfant fait moins de 20 kg. Le système est trop gros (stent contenant une valve veineuse jugulaire de bœuf [TAVI chez l’adulte]) pour passer par ses veines, précise la Dr Ovaert. La chirurgie hybride permet d’insérer le dispositif sous contrôle fluoroscopique à travers la valve pulmonaire par un abord direct à l’apex cardiaque ! ».
Dans des malformations associées à une sténose complexe de l’artère pulmonaire (AP) le chirurgien traite dans le même temps opératoire la malformation et réalise avec le cathétériseur une intervention hybride sur l’AP (ouverture de l’AP, mise en place d’un stent de gros diamètre permettant de répondre mieux à la nécessité de croissance).
Retenons avec la Dr Ovaert que « les interventions hybrides peuvent apporter des solutions dans les cardiopathies infantiles, limiter les coûts et améliorer la prise en charge et la qualité de vie de l’enfant et de sa famille ».
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