Elimination progressive des urgences

Eruption fébrile de l’enfant

Publié le 21/03/2010
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Purpura fébrile

On reconnaîtra immédiatement un purpura fébrile (aisément si on pense à déshabiller tout enfant fébrile) : aspect nécrotique des éléments qui dépassent 3 mm avec progression rapide de ce purpura, pouvant être associé à un mauvais état hémodynamique, nécessitant une hospitalisation en urgence.

Les infections bactériennes des tissus mous seront également facilement reconnues de façon rapide (érythème localisé douloureux) et imposent également l’hospitalisation.

Systémiques

De nombreuses maladies systémiques de l’enfant peuvent présenter des manifestations cutanées associées à de la fièvre. Rare, la maladie de Kawasaki devra être évoquée, chez un nourrisson, devant une fièvre éruptive évoluant depuis plus de cinq jours. On pourra également évoquer l’arthrite chronique juvénile idiopathique dans sa forme systémique (maladie de Still), le lupus, le purpura rhumatoïde (fébricule), les dermatomyosites, les maladies inflammatoires du tube digestif, la périartérite noueuse et la maladie de Behçet.

Vésicules

Les éruptions vésiculeuses et en premier lieu la varicelle sont assez typiques pour que l’on y rattache rapidement une étiologie. Un traitement symptomatique sera le plus souvent suffisant, accompagné de recommandations pour l’entourage.

Rougeole, roséole...

Parmi les viroses éruptives certaines ont une présentation assez stéréotypée pour, qu’avec une approche clinique rigoureuse, elles soient suspectées. La rougeole est devenue rare grâce à la vaccination, faisant disparaître sa sémiologie de l’expérience des médecins les plus jeunes. Sa déclaration est obligatoire. La rubéole est souvent peu marquée chez le nourrisson, plus sévère chez l’adolescent. Toute sa gravité réside dans les embryofœtopathies qu’elle peut engendrer en cas de survenue chez la femme enceinte. La roséole, maladie quasi obligatoire avant 2 ans est de diagnostic aisé dans les formes typiques. Quant à la scarlatine, elle peut souvent nécessiter une confirmation diagnostique par prélèvement pharyngé.

Dans un grand nombre de cas, après ce cheminement, la présentation demeurera non spécifique chez un enfant en bon état général et le cadre étiologique des exanthèmes viraux sera retenu. Enfin, au cours de cette approche diagnostique, une origine médicamenteuse doit toujours être recherchée : cette recherche doit être un réflexe pour tout médecin.

Entretiens de Bichat. D’après la communication de G. Noël (CHU Nord, Marseille) .

 Dr Brigitte VALLOIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 8719