Exposition solaire raisonnable, activité physique, calcium et vitamine D sont indispensables à la santé osseuse de l’enfant.
Rappelons les apports nutritionnels conseillés en calcium : 500 mg chez le nourrisson, 700 mg de 4 à 6 ans, 900 mg de 7 à 9 ans et de 1 200 mg jusqu’à 19 ans. Pour la vitamine D, le Programme national nutrition santé (PNNS) invite à consommer des poissons gras 1 à 2 fois par semaine et du lait enrichi en vit. D. À ces apports alimentaires, les recommandations SFP 2012 préconisent d’ajouter une supplémentation en vitamine D pour certaines tranches d’âge.
Selon le Pr Justine Bacchetta, pédiatre au CHU de Lyon, « Les nourrissons de 0 à 18 mois sont en règle générale correctement supplémentés en vitamine D ». La posologie de vitamine D recommandée est de 1 000-1 200 UI/j en cas d’allaitement est maternel, posologie à laquelle la SFP recommande d’ajouter en cas d’allaitement artificiel : 600-800 UI/j supplémentaires si le lait est enrichi en vit. D, ou 1 000 - 1 200 UI/j supplémentaires si le lait n’est pas enrichi en vit D.
Supplémenter jusqu’à 5 ans et de 10 à 18 ans !
De 18 mois à 5 ans, et chez l’adolescent (de 10 à 18 ans), la SFP recommande une dose de charge trimestrielle de 80 000 - 100 000 UI en début et fin d’hiver (novembre et février). En cas de risque important d’oubli de la 2e dose, une dose semestrielle unique de 200 000 UI peut être donnée en novembre. « Malgré ces recommandations, peu d’enfants de 18 mois à 5 ans et d’adolescents sont supplémentés en vitamine D. Dans sa thèse de médecine générale soutenue à Lyon en 2016, Florian Gilibert a montré que seuls 25 % des 10-18 ans sont supplémentés en vitamine D ! », précise le Pr Bacchetta. La spécialiste rappelle à ce propos, « L’importance de saisir l’opportunité de la visite de rentrée (certificat d’aptitude au sport) pour prescrire la vitamine D à l’adolescent ».
En présence d’un risque particulier
Quels facteurs de facteurs de risque de déficit en vitamine D retenir chez l’enfant ? Pour le Pr Bacchetta « en ville, les enfants à risque sont essentiellement les enfants obèses ou en surpoids, ceux à forte pigmentation cutanée, ou faiblement exposés au soleil estival ». Il s’agit en ville plus rarement d’enfants soumis à certains régimes (végétalisme), traitements (rifampicine, phénobarbital, phénytoine) ou atteints de pathologies (malabsorption digestive, cholestase, insuffisance rénale, syndrome néphrotique). En cas de déficit en vitamine D, les recommandations de la SFP précisent qu’il peut être justifié : de 18 mois à 5 ans et de 10 à 18 ans, de poursuivre la supplémentation toute l'année (doses de charge trimestrielles) ; et chez les 5-10 ans, de proposer 2 doses de charge trimestrielles en hiver. Si nécessaire, le dosage de la 25 (OH) vitamine D guidera la prescription.
Ni trop, ni trop peu…
Le Pr Bacchetta invite à lire « l’article de Suzy Hamo vitamine D ni trop, ni trop peu, paru dans les archives de pédiatrie en 2015 (vol. 22(8), pp. 868-71). Cet article précise les contre-indications de la vitamine D (rares mutations de la 24 hydroxylase) et attire l’attention sur deux types de comportement communs délétères : certains parents donnent trop de vitamine D à leur enfant, d’autres ont peur d’en donner et provoquent des cas de rachitisme carentiel ».
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