Un possible rôle du microbiote sur la satiété

Publié le 01/03/2016

La composition du microbiote intestinal est associée à différents phénotypes métaboliques et le transfert de microbiote de sujets obèses peut induire, chez le receveur, une augmentation de la masse grasse et une hyperphagie. Le travail publié par des chercheurs de l’Inserm et de l’université de Rouen souligne l’implication des bactéries Escherichia coli dans le phénomène de satiété (1). Dans un modèle murin, la consommation de nutriments s’accompagne d’une prolifération des bactéries E. coli, avant d’atteindre, après une vingtaine de minutes, une phase de stabilisation, durant laquelle le protéome des bactéries se modifie. L’administration de ces protéines issues de bactéries en phase stationnaire à des rongeurs privés de nourriture, puis placés devant un « buffet à volonté », entraîne une suppression de la prise alimentaire. Et leur administration prolongée induit une réduction de la taille des repas. Ces données suggèrent donc un rôle des protéines d’E. coli dans le contrôle de la prise alimentaire et ce par plusieurs mécanismes possibles, notamment via la libération de peptide YY et de pro-opiomélanocortine (POMC).
Les protéines bactériennes induites par la prise alimentaire pourraient ainsi jouer un rôle de signal dans la fin de cette prise alimentaire à court terme et dans sa régulation sur le long terme.
 
Docteur Isabelle Hoppenot
 
1. Breton J et al. Gut commensal E. coli proteins activate host satiety pathways following nutrient-induced bacterial growth. Cell Metab 2016 ; 23 : 1-11.

 

Source : lequotidiendumedecin.fr