Un faible taux sanguin de 25-hydroxyvitamine D est associé à un risque accru de décès toute cause, mais aussi à une augmentation de la mortalité cardiovasculaire et par cancer, selon une méta-analyse réalisée à partir des données de plus de 20 000 personnes âgées de 50 à 79 ans.
Ce nombre très important de patients a été rendu possible par la mise en commun de 8 études de cohorte européennes et américaines ayant des suivis médians compris 4 et 16 ans, et réalisées au nom du consortium CHANCES (Consortium on Health and Ageing : Network of Cohorts in Europe and the United States). Selon Ben Schöttker, du centre allemand de recherche sur le cancer de Heidelberg, et ses collègues internationaux, cette base de données commune présente un gros avantage sur les méta analyses précédentes : les types de données collectées et la répartition des patients entre différents sous groupes étaient les mêmes d’une étude à l’autre, ce qui permettait de pooler les résultats plus facilement. Les concentrations sanguines médianes de vitamine D allaient de 24 à 62 nmol/L d’une étude à l’autre.
Masculin, américain et en été
La concentration sérique en 25-hydroxyvitamine D variait selon les pays et le sexe : les hommes présentaient des concentrations plus élevées que les femmes, les Américains et les Européens du nord plus que les Européens du sud. En outre, les auteurs ont également observé des concentrations médianes plus importantes en été. Ils précisent que des taux plus faibles chez les femmes avaient déjà été observés dans d’autres études.
Les chercheurs ont réparti les patients en cinq quintiles de concentrations de vitamine D. Au cours du suivi, 6 695 participants sont décédés, dont 2 624 d’un événement cardiovasculaire, et 2 227 de cancer. Les patients du quintile le plus bas avaient un risque de mortalité toute cause significativement augmenté de 57 % par rapport à ceux du premier quintile. Un surrisque similaire était observé pour la mortalité cardiovasculaire, que les patients aient des antécédents cardiovasculaires ou non.
Pourra t-on conclure un jour ?
Une augmentation du risque de mortalité par cancer n’était associée à une faible concentration sanguine de vitamine D que dans la sous-catégorie de patients dont le cancer était une récidive, avec une augmentation de 70 % du risque de décès. « Les précédentes méta-analyses ne faisaient pas cette distinction, ce qui peut expliquer pourquoi elles ne sont pas parvenues à relier le taux de vitamine D aux risques de décès par cancer », analysent les auteurs de l’étude, qui estiment par ailleurs qu’il s’agit d’un nouvel élément en faveur de l’intérêt diagnostic de la mesure des taux de vitamine D.
« Le lien entre le niveau de 25-hydroxyvitamine D et la mortalité toute cause mais aussi la mortalité cardiovasculaire et par cancer était remarquablement solide », affirment les auteurs dans leur conclusion, « il faut maintenant des études randomisées avec un long suivi, avant de recommander la prise de vitamine D chez tous les patients présentant un faible taux sanguin de 25-hydroxyvitamine D [...] quatre études ont déjà commencé en 2012 dans ce sens » concluent-ils en précisant que les premiers résultats sont attendus entre 2017 à 2020.
Ben Schöttker et al, Vitamine D and mortality : meta-analysis of individual participant data from a large consortium of cohort studies from Europe and the United States, BMJ, publication en ligne du 18 juin 2014
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024