TOUT LE PROBLÈME est qu’il n’est pas si évident d’appliquer des mesures simples. Pourtant, les bénéfices à en attendre ne sont pas minces. Diabète, cardiopathies, accident vasculaire cérébral (AVC), démence, toutes ces maladies pourraient voir leur incidence significativement baisser, si une bonne hygiène de vie était plus répandue dans la population générale. Selon une cohorte au suivi de 35 ans menée dans le sud du Pays de Galles chez 2 235 hommes âgés à l’inclusion de 45-59 ans, l’adoption d’au moins 4 sur 5 « bonnes » habitudes de vie se traduit par une diminution de 60 % des démences et des troubles cognitifs, de 50 % du risque cardiovasculaire et du diabète et de 60 % de la mortalité toutes causes, par rapport au fait de n’en respecter aucune. Les 5 critères retenus d’une bonne hygiène de vie tombent sous le sens : ne pas fumer, faire de l’exercice physique, manger des fruits et des légumes, boire modérément de l’alcool et s’astreindre à un poids normal.
Des habitudes à prendre tôt pour plus tard
Peu documentés jusque là, les bénéfices observés sur la santé cérébrale arrivent à point nommé pour sensibiliser une société vieillissante et restant peu encline à se plier à une discipline personnelle. « L’étendue de l’impact dans ce type de maladie grâce à ces mesures simples nous a vraiment étonné et présente un intérêt déterminant dans une population de plus en plus âgée », souligne le Pr Peter Elwood, de la faculté de médecine de Cardiff et investigateur principal. L’activité physique ressort comme le critère le plus important dans la prévention des troubles cognitifs et des démences, ce que de nombreuses études ont observé (voir les Quotidien datés du 08/06/2011, du 13/10/2010 ou encore du03/09/2008).
Faire changer les mentalités
Les bénéfices liés à une vie saine sont supérieurs à ceux observés après traitement médical ou tout autre moyen préventif. L’argument est fort et heureusement, tant les résistances à une vie saine sont fortes. Moins de 1 % de la cohorte Caerphilly se conformaient exactement aux 5 recommandations définies, quand 5 % de la population étaient réfractaires à l’ensemble d’entre elles. Or, comme le Pr Elwood le fait remarquer : «Si les hommes avaient été contraints d’adopter une seule bonne habitude supplémentaire au début de l’étude il y a 35 ans, et si seulement la moitié s’y étaient pliés, on aurait pu constater une réduction de 13 % des démences, de 12 % du diabète, de 6 % des maladies cardiovasculaires et de 5 % de la mortalité toutes causes ». Des petits ajustements dans la vie de tous les jours suffisent à améliorer l’état de santé global individuel et collectif, peut-être une piste pour engager les responsabilités personnelles dans la voie du changement.
PLOS ONE, publié le 9 décembre 2013
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