Stimulation magnétique transcrânienne répétée

Plus de pathologies, des protocoles affinés

Publié le 05/12/2013
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Crédit photo : BSIP

Cécilia Nauczyciel (1) et Dominique Drapier (2)

TECHNIQUE non invasive de neurostimulation et de neuromodulation du tissu cérébral, la stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS) existe sous sa forme actuelle depuis 1985 (3). Elle devient particulièrement utilisée dans le traitement des pathologies psychiatriques.

Neuronavigation.

Les revues de la littérature ont montré une efficacité de la rTMS dans la dépression résistante, avec des résultats s’améliorant au cours du temps (4). En effet, une meilleure connaissance des paramètres de stimulation permet d’augmenter l’efficacité du traitement (5). Le repérage de la cible de la stimulation, qui jusqu’alors était fait selon une méthode dite standard, est désormais réalisé par neuronavigation, ce qui permet une localisation plus précise. Une étude contrôlée en double aveugle a montré un gain d’efficacité avec ce système (6). Ainsi, l’utilisation de la neuronavigation est en augmentation constante pour garantir la reproductibilité et la fiabilité de la localisation de la cible.

Hallucinations.

Le traitement des hallucinations acoustico-verbales entre également dans le champ des indications validées par la rTMS (7). Les méta-analyses ont conclu à une efficacité modérée de la stimulation à basse fréquence, à savoir 1 Hz (8). Cependant, Montagne-Larmurier et coll. ont montré dans une étude ouverte que la rTMS neuronaviguée à haute fréquence (20 Hz) permettait également de diminuer la symptomatologie hallucinatoire (9). Une étude randomisée et en double aveugle est en cours pour valider l’efficacité et les modalités de stimulation.

Les perspectives.

Plusieurs axes d’évolution se dessinent, tant sur les indications que sur l’optimisation des paramètres de stimulation. Parmi les indications émergentes et en cours d’étude : les symptômes négatifs dans la schizophrénie (10), les troubles obsessionnels compulsifs (11) et le craving dans les addictions (12).

Par ailleurs, de nouvelles modalités de protocole dites de « Theta burst » (à la fréquence de 50 Hz) sont en cours d’évaluation. En 2005, Huang et coll. ont montré que les effets sont plus durables, plus robustes (13). De tels protocoles sont donc en cours d’évaluation dans le cadre de la dépression (14) et dans les hallucinations (15).

(1) Pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie adultes, centre hospitalier Guillaume Régnier, Rennes.

(2) EA 4712 « comportements et noyaux gris centraux ». Université de Rennes 1. Pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie adultes, centre hospitalier Guillaume Régnier, Rennes.

(3) Barker AT et coll. Non-invasive magnetic stimulation of human motor cortex. Lancet. 1985.1:1106-7

(4) Padberg F, George MS. rTMS of the prefrontal cortex in depression. Exp Neurol. 2009.219:2-13

(5) Gross M et coll. Has rTMS treatment for depression improved? A systematic review and meta-analysis comparing the recent vs. the earlier rTMS studies. Act Psychiatr Scand. 2007.116:165-73

(6) Fitzgerald PB et coll. A randomized trial of rTMS targeted with MRI based neuronavigation in treatment resistant depression. Neuropsychopharmacol. 2009.34;1-8

(7) Poulet E et coll. A case report of cTBS for the treatment of auditory hallucinations in a patient with schizophrenia. Brain Stimul. 2009.2:118-9

(8) Slotema CW et coll. Should we expand the toolbox of psychiatric treatment methods to include rTMS? A meta-analysis of the efficacy of rTMS in psychiatric disorders. J Clin Psychiatry. 2010;71:873-84

(9) Montagne-Larmurier et coll. rTMS in the treatment of auditory hallucinations in schizophrenic patients. Curr Opin Psychiatry. 2011.24:533-40.

(10) Dlabac-de Lange JJ et coll. rTMS for negative symptoms of schizophrenia: review and meta-analysis. J Clin Psychiatry.2010.71:411–8.

(11) Ruffini C et coll. Augmentation effect of rTMS over the orbitofrontal cortex in drug-resistant obsessive-compulsive disorder patients: a controlled investigation. Prim Care Companion J Clin Psychiatry.2009.11:226–30.

(12) Jansen JM et coll. Effects of non invasive neurostimulation on craving: a meta-analysis. Neurosci Biobehav. 2013. In press

(13) Huang YZ. Theta burst stimulation of the human motor cortex. Neuron. 2005.45:201–6.

(14) Holtzer et coll, 2010

(15) Poulet et coll, 2009.


Source : Bilan spécialistes