Un traitement par ultrasons pourrait-il un jour offrir une approche thérapeutique non invasive pour la maladie d’Alzheimer ? Une équipe australienne vient de montrer qu’un traitement répété par ultrasons réduit les plaques amyloïdes et restaure la mémoire dans un modèle murin de la maladie d’Alzheimer.
« Nous avons découvert qu’un nouveau protocole d’ultrasons élimine le peptide amyloïde dans le cerveau d’un modèle murin de la maladie d’Alzheimer, en stimulant son absorption dans les lysosomes des cellules microgliales. Il restaure aussi la mémoire comme l’attestent 3 tests complémentaires », explique au « Quotidien » le Pr Jürgen Götz du Queensland Brain Institute (Université du Queensland). L’étude est publiée dans « Science Translational Medicine ».
Si la méthode est prometteuse, il reste encore un long chemin avant une application chez l’homme. L’accumulation cérébrale du peptide bêta-amyloïde toxique, sous forme d’oligomères solubles et de plaques amyloïdes, est impliquée dans la maladie d’Alzheimer. Des stratégies thérapeutiques récentes visent donc à diminuer sa production (inhibition de sécrétases) ou à stimuler son élimination (immunisation) ; toutefois, ces stratégies ne sont pas dénuées d’effets secondaires.
Götz et coll. ont exploré si l’ouverture transitoire et répétée de la barrière hémato-encéphalique, en utilisant des ultrasons focalisés et l’injection intraveineuse simultanée de microbulles, pouvait faciliter l’élimination du peptide bêta-amyloïde. Plusieurs équipes testent actuellement cette méthode d’ouverture de la barrière hémato-encéphalique chez l’animal, y compris chez le singe.
Activation de la microglie
Les chercheurs australiens ont pris pour modèle murin de la maladie d’Alzheimer, des souris transgéniques APP23 qui développent des plaques bêta-amyloïdes et des déficits de mémoire à l’âge de 12 mois. Ils ont appliqué un traitement par ultrasons chez une dizaine de souris APP23 âgées de 15 mois en moyenne, au rythme d’une séance par semaine pendant 5 semaines.
De façon remarquable, ce traitement a réduit de plus de 50 % ou éliminé complètement les plaques amyloïdes chez 75 % des souris, sans dommage tissulaire. De plus, les souris traitées (comparées à celles non traitées) présentaient une meilleure mémoire spatiale et de reconnaissance.
Le traitement semble déclencher une activation de la microglie et une absorption de la protéine bêta-amyloïde dans les lysosomes des cellules microgliales. Les données in vitro suggèrent le rôle possible de l’albumine ; après ouverture de la barrière hémato-encéphalique par les ultrasons, l’albumine pourrait pénétrer dans le cerveau et se lier à la protéine bêta-amyloïde, facilitant ainsi la phagocytose microgliale. Les futures études permettront de mieux comprendre le mécanisme d’élimination des plaques.
L’équipe examine maintenant l’efficacité des ultrasons sur les agrégats intracellulaires de la protéine tau, autre anomalie de la maladie d’Alzheimer. Elle projette également de tester le traitement sur un modèle animal plus large de la maladie d’Alzheimer.
Science Translational Medicine, 11 mars 2015, Leinenga et Götz
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