« UTILISER une échelle de cotation pour recueillir la façon dont les sujets auto-évaluent leur état de santé pourrait constituer un outil simple pour déterminer un risque individuel de démence, particulièrement chez les personnes asymptomatiques qui n’accusent pas de problèmes de mémoire », écrivent les auteurs d’une étude française, dirigée par Christophe Tzourio, (Directeur de l’Unité 708 de l’Inserm, Bordeaux).
Différentes études ont montré que le fait de s’auto-coter en mauvaise santé est associé à une probabilité plus élevée de certaines maladies cardiovasculaires, notamment les infarctus du myocarde et les AVC, quand on les compare à des personnes qui se perçoivent en bonne santé. Les résultats sont indépendants de paramètres influents, tels qu’une HTA ou une hypercholestérolémie.
Dans leur travail, Tzourio et coll. trouvent un risque accru de 70 % de démence chez les personnes qui s’auto-cotent en mauvaise santé et de 34 % chez ceux se considèrent comme ayant une santé moyenne, par rapport à ceux se déclarant en bonne santé.
L’étude 3C (des Trois Villes) a suivi de manière prospective une cohorte de 8 169 personnes âgées de 65 ans et plus. Lors de l’examen à l’inclusion (1999-2001), on leur a demandé de coter leur santé sur une échelle en cinq points en réponse à la question : « Considérez-vous votre santé comme très mauvaise, mauvaise, moyenne, bonne ou excellente ? » Le suivi moyen est de 6,7 ans, pendant lesquels un dépistage des démences a été réalisé.
Maladie d’Alzheimer et démences vasculaires.
Les résultats sont donnés pour 46 990 personnes années, au cours desquelles il y a eu 618 cas incidents de démence. Ils montrent que les démences apparaissent plus souvent chez les personnes qui se cotent comme ayant une mauvaise santé (RR 1,70) ou une santé moyenne (RR 1,34). La mauvaise santé est associée à la fois à la maladie d’Alzheimer (RR 1,48) et aux démences vasculaires (RR 3,38). Les résultats sont indépendants des facteurs généraux : âge, genre, niveau d’éducation, maladie vasculaire ou pathologie chronique.
Une auto-perception de mauvaise santé est plus fortement prédictive de démences chez les participants n’ayant pas de plaintes mnésiques ni de troubles fonctionnels, remarquent les auteurs.
« Nous savons que posséder un large réseau social et des activités partagées constitue un facteur protecteur contre le risque de démence », soulignent les auteurs. Des travaux récents ont rapporté que le risque de démence était plus que doublé chez les personnes solitaires. Il est possible toutefois qu’une auto-perception d’une mauvaise santé induise des comportements qui limitent les interactions sociales, et en retour accélère les processus conduisant à la démence.
Les auteurs s’interrogent également sur l’existence de comorbidités influentes, telles qu’une dépression.
Neurology, 5 octobre 2011.
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