Insomnie : des boîtes de zopiclone, zolpidem et nitrazépam avec moins de comprimés

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Publié le 30/06/2025

Pour lutter contre un « mésusage persistant », les médicaments à base de zopiclone, zolpidem et nitrazepam sont désormais disponibles dans des conditionnements de 5 à 7 comprimés, indique l’ANSM.

Crédit photo : GILE Michel/SIPA

Désormais, plusieurs benzodiazépines indiquées dans l’insomnie sont disponibles dans des conditionnements de 5 ou 7 comprimés, ce qui correspond à un traitement d’une semaine, et devrait éviter le risque de mésusage, indique ce 30 juin l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Elle appelle en parallèle les médecins à prescrire ces médicaments sur de courtes durées, et les pharmaciens à dispenser ces petits conditionnements lorsque la durée de traitement le permet.

Sont concernés les médicaments à base de zopiclone (Imovane et ses génériques), zolpidem (Stilnox et ses génériques) et nitrazépam (Mogadon). « Nous avons demandé aux laboratoires qui commercialisent ces médicaments de distribuer de nouvelles boîtes contenant moins de comprimés, entre 5 et 7 », indique-t-elle dans un communiqué. « Diminuer le nombre de comprimés dans les boîtes, c’est réduire le risque d’utilisation prolongée et donc celui de dépendance », justifie-t-elle.

Risques de dépendance

« Ces benzodiazépines ne doivent être prescrites que pendant une courte durée, de quelques jours à trois semaines, en raison du risque de dépendance, du risque d’effets pouvant altérer la conduite, mais également de troubles de la mémoire et de chute », rappelle l’ANSM. Dans l’indication des troubles sévères occasionnels ou transitoires du sommeil, ils doivent être pris à la dose efficace la plus faible, et le moins longtemps possible.

Or ces médicaments sont notamment souvent utilisés au-delà de la durée de traitement recommandée. « Les patients sont alors exposés trop longtemps aux effets indésirables de ces médicaments (amnésie, chutes…), mais ils encourent également un risque accru de dépendance physique et psychique, qui augmente avec la dose et la durée du traitement », déplore l’ANSM. « Les traitements de l’anxiété et de l’insomnie sont des traitements de courte durée, pourtant 40 % des ordonnances sont non conformes car dispensant sur des durées trop longues », avait déjà alerté en avril la Pr Catherine Paugam-Burtz, directrice générale de l’ANSM.


Source : lequotidiendumedecin.fr