ENTRE 2002 et 2007, 2 115 décès bruts ont été identifiés parmi les personnels des armées de Terre, de Mer, de l’Air et de la Gendarmerie. Le taux de mortalité s’y monte globalement à 103 pour 100 000. Un taux très significativement plus faible que celui rencontré dans la population générale pour la même période (-30 %), en raison des mécanismes de sélection des militaires : sélection à l’engagement, visite annuelle d’aptitude, effet dit du travailleur sain. Les auteurs de l’enquête publiée dans le « BEH » du 24 novembre notent tout de même que, dans la cohorte des salariés d’EDF-GDF, sur la période 1997-2001, la mortalité représentait la moitié de celle de la population générale.
En tête des causes de décès, les accidents de circulation frappent d’abord les 17-24 ans, avec 57 % de la mortalité de cette tranche d’âge, suivis par les suicides (19 %) et les autres causes accidentelles (15 %). Globalement, une mort sur quatre (25 %) dans les armées est la conséquence d’un accident de circulation. C’est une proportion environ 60 % plus élevée que celle relevée dans la population masculine civile. Les auteurs estiment donc que les décès par accident de la circulation doivent demeurer une des priorités de santé publique dans les armées. Ils constatent qu’entre 2002 et 2007 le taux de ces accidents a été divisé par deux, en particulier chez les moins de 25 ans. Et ils suggèrent d’approfondir les raisons de cette mortalité (éloignement géographique caserne-domicile, sentiment d’invulnérabilité, excès de vitesse, non-port de la ceinture de sécurité...) pour cibler des mesures de prévention.
La connaissance des circonstances de survenue des suicides, première cause de mortalité chez les hommes de 35-44 ans et deuxième cause globale de mortalité des militaires (21 % des décès) devrait également être renforcée pour adapter d’autres actions de prévention.
Avec un taux de 43 pour 100 000, les maladies viennent en troisième position, elles constituent la première cause de décès chez les militaires à partir de 45 ans (22 pour 100 000 dus à des tumeurs et 10 pour 100 000 à des maladies cardiovasculaires).
Quant à la mort au combat, elle a frappé 23 militaires, soit 1 % de ceux qui ont perdu la vie au cours des six années étudiées.
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