À la croisée du social et de l’intime, Marie Pezé explore les racines de ces consultations

Publié le 28/04/2014
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Récit personnel, nourri d’années de psychanalyse, et témoignage d’une société qui souffre du travail ; plongée dans les méandres de l’inconscient et dans les couloirs des hôpitaux ; cheminant entre les différents corps, celui, physique, de la médecine, le « deuxième corps » de la psychanalyse, le corps social et ses schémas stratifiés au cours de l’histoire : le dernier ouvrage de Marie Pezé, « Je suis debout bien que blessée » est pluriel. Écrit à la première personne, il retrace le parcours de la psychologue, psychanalyste, et psychosomaticienne de ses premiers stages dans des services de chirurgie, jusqu’à sa douloureuse éviction de la première consultation « souffrance et travail », qu’elle a créée en 1996 au centre d’accueil et de soins hospitaliers de (CASH) de Nanterre. Le récit explore en profondeur les failles et les traumatismes de l’enfance, qui éclairent symboliquement les choix professionnels de l’auteure de « Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés ». Ce faisant il dévoile une soignante pour qui la souffrance au travail n’est pas seulement un objet d’étude, mais aussi une expérience personnelle, vécue jusque dans sa chair.

*« Je suis debout bien que blessée Les racines de la souffrance au travail », Marie Pezé, édition Josette Lyon, 171 pages, 16 euros, mars 2014.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9322