Une étude publiée dans le BMJ jette un doute sur l’origine virale du syndrome de fatigue chronique (SFC), dont la possibilité a été évoquée dans Science en 2009. Lombardi et coll. détectaient la présence d’un gammarétrovirus xénotrope murin, XMRV (xenotropic murine leukemia related virus) dans des cellules immunes sanguines. Ils rapportaient la détection de l’ADN du XMRV chez 67 % des patients d’une cohorte de 101 personnes souffrant de SFC, contre seulement 3,7 % des 218 témoins en bonne santé (le Quotidien du 9 octobre 2009).
Considérant que ce travail présentait des faiblesses, notamment en ce qui concerne la description des patients et de la cohorte, Frank van Kuppeveld et coll. (Pays Bas) ont voulu vérifier. Ils ont entrepris une analyse à l’aide de méthodes de PCR chez une population de 76 patients d’une cohorte hollandaise bien caractérisée, dont les patients présentaient des symptômes répondant aux critères d’Oxford et souffraient d’une fatigue débilitante, perdurant depuis plus d’un an (durée moyenne des symptômes : 7 ans).
Les mononucléaires périphériques ont été isolés chez 76 patients et 69 témoins appariés. Deux techniques de PCR ont été appliquées pour cibler le gène gag du virus XMRV d’une part et son intégrase d’autre part, dans les cellules de 32 patients et 43 témoins en bonne santé.
Au total, « nous n’avons détecté des séquences de XMRV chez aucun des patients ni des témoins, que ce soit avec l’un ou l’autre des tests, dont la haute sensibilité avait été montrée (capacité de détection de 10 copies de séquences de XMRV pour 105 mononucléaires périphériques) », rapportent les auteurs.
C’est la troisième étude réfutant la publication originale, soulignent les auteurs. En janvier de cette année, une équipe ne retrouvait pas l’association entre XMRV et le SFC chez 186 patients au Royaume Uni. Une autre publication en février 2010 n’identifiait pas XMRV chez 170 patients.
« Notre groupe de patients est relativement petit et nous ne pouvons exclure que XMRV ait un rôle dans le SFC. Mais il n’est probablement pas impliqué chez la majorité des patients. »
British Medical Journal, édition en ligne.
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