Infectiologie

Shingrix, un nouveau vaccin contre le zona

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Publié le 10/11/2023
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Le vaccin contre le zona de GSK Shingrix, disponible dans les pharmacies depuis juillet, est en cours d'évaluation par la Haute Autorité de santé, pour une prise en charge en France attendue d'ici à début 2024. Il est indiqué chez les plus de 50 ans mais aussi chez les patients immunodéprimés de 18 ans et plus. Plus de 200 000 cas de zona sont recensés en France chaque année selon le réseau sentinelles.
Le zona entraîne une éruption de vésicules douloureuses durant de deux à quatre semaines

Le zona entraîne une éruption de vésicules douloureuses durant de deux à quatre semaines
Crédit photo : SCIENCE SOURCE/PHANIE

Indiqué en prévention du zona et des névralgies post-zostériennes (douleurs neurologiques persistantes apparaissant à la suite d’un zona) à partir de 50 ans ou à partir de 18 ans, chez les patients présentant un risque accru de zona, Shingrix (vaccin recombinant, avec adjuvant) a reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne en 2018.

« Shingrix est un vaccin non vivant développé pour répondre spécifiquement au besoin médical des personnes présentant une baisse du système immunitaire : personnes immunodéprimées tels que les patients présentant un cancer, une tumeur solide, le VIH… ou patients de plus de 50 ans. Il contient une protéine (glycoprotéine E) du virus varicelle-zona », souligne la Dr Alina Gruber, directrice médicale vaccins chez GSK France. Le seul vaccin déjà disponible en France - Zostavax (Merck), vaccin vivant atténué contenant une souche du virus varicelle-zona - a une efficacité limitée et, surtout, il est contre-indiqué chez les personnes immunodéprimées.

Un senior sur trois concerné par le zona

Éruption vésiculeuse douloureuse, le zona est causé par la réactivation du virus varicelle-zona (VZV), responsable de la varicelle. En France, plus de 90 % de la population a contracté la varicelle et, en moyenne, une personne sur trois fera un zona au cours de sa vie. D'après le réseau Sentinelles, plus de 200 000 cas de zona sont recensés en France chaque année. Les femmes sont davantage concernées que les hommes.

Sensation de brûlure, de picotement ou de douleur dans une zone spécifique de la peau, fièvre, maux de tête… tels sont les symptômes prodromaux du zona. « Ces symptômes sont suivis d'une éruption cutanée très douloureuse pouvant durer de deux à quatre semaines. Le zona peut avoir des complications telles que le zona ophtalmique ou auriculaire ou encore, les névralgies post-zostériennes : douleurs neuropathiques durant au minimum trois mois et, parfois, des années », indique Pandora Jacquemet, responsable médicale vaccins chez GSK. Dans la grande majorité des cas, les patients ne font qu'un seul épisode de zona. Mais dans 5 % des cas, ils en présentent plusieurs.

Une efficacité prouvée jusqu'à 10 ans

Comparés à la population générale, les patients immunodéprimés ont un risque plus important de développer un zona avec une forme diffuse et de durée plus longue. Shingrix s’est notamment révélé efficace dans deux études menées chez des adultes de 18 ans et plus présentant un risque accru de développer un zona.

Dans la première étude, qui portait sur des patients ayant reçu une greffe autologue de cellules souches, le nombre de personnes atteintes de zona était de 49 (sur 870) dans le groupe sous Shingrix, contre 135 (sur 851) dans le groupe placebo. Dans la seconde étude, comprenant des patients atteints de cancer du sang, ces chiffres étaient respectivement de 2 (sur 259 personnes) et 14 (sur 256). Shingrix a donc permis d’éviter respectivement 68 % et 87 % des cas. D'autres études dans la population générale ont également démontré l'efficacité et la sécurité de ce vaccin 10 ans après son administration.

Le schéma de vaccination consiste en deux injections administrées entre deux et six mois d’intervalle. Les personnes immunodéprimées peuvent recevoir la seconde dose un mois après la première. Si les premières doses sont arrivées sur le marché français fin juillet dernier, elles ne sont pas encore remboursées. La Haute Autorité de santé devrait livrer sous peu ses recommandations avant une éventuelle prise en charge par l'Assurance-maladie.

D'après une conférence du laboratoire GSK

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Le Quotidien du médecin