Pour optimiser la protection contre les infections à̀ pneumocoque, la Haute Autorité de santé (HAS) vient d'élargir ses recommandations vaccinales en incluant toutes les personnes de 65 ans et plus, quel que soit leur état de santé, l’âge étant un facteur de risque à lui seul.
Depuis juillet 2023, le vaccin Prevenar 20 (Pfizer) était uniquement recommandé chez les adultes de 18 ans et plus à risque d’infection à pneumocoque (comorbidités, immunodépression), y compris chez les seniors. Mais la couverture vaccinale dans cette population reste faible (entre 5 % et 16,9 % en 2018), alors que les plus de 65 ans sont particulièrement touchés.
Si le taux d'incidence des infections invasives à pneumocoque a diminué pendant la pandémie de Covid grâce au port du masque et aux mesures de distanciation sociale, il a fortement augmenté par la suite chez les enfants et les seniors. « D'après le Centre national de référence du pneumocoque (CNRP) et le réseau Epibac, le taux d'incidence de ces infections a presque doublé tous âges confondus, entre 2021 et 2022 et cela est particulièrement notable chez les plus de 65 ans », souligne la Dr Emmanuelle Blanc, directrice médicale de l'activité vaccins chez Pfizer. Selon le Haut Conseil de santé publique, le risque d'infection invasive à pneumocoque est multiplié par trois à partir de 50 ans, par cinq à partir de 70 ans et par 12 dès 80 ans.
Décès et hospitalisations augmentent avec l'âge
La gravité de ces infections augmente aussi avec l'âge : le risque de décès secondaires à une infection à pneumocoque à partir de 65 ans est multiplié par 3,5. « Par ailleurs, l'incidence des infections invasives chez les sujets âgés sains (sans facteurs de risque identifiés) est plus élevée que chez certains adultes plus jeunes éligibles à la vaccination (immunodéprimés ou atteints de pathologies à hauts risques). Selon l’étude française Siipa, 65 % de ces infections invasives menant à des hospitalisations en France surviennent chez les plus de 65 ans. Parmi ces derniers, un quart n'a pas de facteur de risque », précise la Dr Blanc.
Le vieillissement est associé à une immunosénescence et à un risque accru de survenue de comorbidités. En outre, les données de la cohorte des méningites bactériennes de l’adulte (Combat) montrent que l'âge est associé à de lourdes séquelles et à une plus grande sévérité de la maladie. Chaque année, plusieurs centaines de milliers d'épisodes de pneumonies (toutes causes) mènent à une hospitalisation : 75 % concernent les patients de 65 ans et plus, dont 31 % sont pris en charge en soins critiques et 13,5 % décèdent.
Pour les personnes de 65 ans et plus, nous espérons un remboursement et une commercialisation d'ici à l'été
Dr Emmanuelle Blanc, directrice médicale vaccins chez Pfizer
Une couverture sérologique accrue
Par rapport au Prevenar 13, le Prevenar 20 couvre sept sérotypes supplémentaires (33F, 22F, 8, 10A, 11A, 12F et 15B). « Par le biais d'une vaccination unique (une seule dose), le Prevenar 20 couvre environ 63 % des sérotypes impliqués dans les infections invasives de l'adulte. Ces sérotypes sont significatifs car ils sont souvent impliqués dans les formes sévères, notamment dans les méningites mortelles, souvent résistantes aux antibiotiques (comme le 11A). Grâce à cette couverture sérologique accrue, ce vaccin devrait permettre de réduire le fardeau des infections à̀ pneumocoque et s'imposer comme vaccin prioritaire dans la plupart des pays européens. En France, les adultes à risque ont déjà la possibilité d'être vaccinés avec le Prevenar 20. Pour l’ensemble des personnes de 65 ans et plus, nous espérons un remboursement et une commercialisation d'ici à l'été », conclut la Dr Blanc, ajoutant attendre les recommandations sur le Prevenar 20 pour la pédiatrie.
D’après une conférence de presse Pfizer
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