DES CHERCHEURS français du CHR de Saint-Denis de la Réunion viennent d’identifier un mécanisme infectieux supplémentaire du virus du Chikungunya. L’équipe de Philippe Gasque a constaté qu’il détourne à son profit la machinerie de l’apoptose cellulaire.
Pascale Krejbich-Trotot et coll. ont testé cette aptitude à utiliser un processus physiologique sur des cellules HeLa ainsi que sur des fibroblastes. Ils ont constaté que le chikungunya déclenche l’apoptose par des voies à la fois intrinsèques et extrinsèques. Il apparaît également une apoptose des cellules de proximité.
La ruse du virus vient de ce qu’après avoir infecté une cellule il se dissimule dans les bulles qui apparaissent sur la membrane de cette cellule en apoptose (« apoptotic blebs ») et qui s’en détachent ensuite. Par ce moyen de transport, le virus parvient aux cellules de voisinage. Ces dernières phagocytent les bulles et se trouvent infectées, à la manière du cheval de Troie.
Sur les cellules HeLa cette séquence infectieuse a pu être bloquée, entre autres, par des inhibiteurs de caspase, la blebbistatine ou des inhibiteurs de la formation de bulles apoptotiques et de leur phagocytose.
Les « blebs » infectées peuvent également contaminer les macrophages qui normalement résistent au virus. La réplication virale intra-macrophagique qui s’en suit ne déclenche pas de réponse pro inflammatoire. Ce qui fait dire aux Français que le virus non seulement colonise les cellules, mais en plus arrive à contourner les moyens de défense de l’hôte.
FASEB Journal, 5 octobre 2010 doi:10.1096/fj.10-164178.
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