Chez l’enfant, les bactéries retrouvées sont classiquement E. Coli et autres entérobactéries dans les urines, Shigella, Campylobacter, salmonelles dans les coprocultures, S. Aureus et streptocoques du groupe A (SGA) dans les prélèvements cutanés et H.Influenzae, SGA ou pneumocoque dans les otorrhées.
• E. Coli est résistant à l’amoxicilline dans 50 % des cas ; vis-à-vis de l’association amoxicilline + acide clavulanique (amox/clav), le caractère sensible ou résistant dépend de la situation clinique : pour une cystite, on considère la souche sensible jusqu’à 32 de concentration minimale inhibitrice (CMI), pour les pyélonéphrites et infections systémiques, on exige une CMI ≤ 8. Les E.Coli BLSE (βlactamases à spectre élargi) résistent à la céfixime, la ceftriaxone et de nombreuses βlactamines sauf les pénèmes, la céfoxitine, la témocilline, l’association pipéracilline + tazobactam et l’association céfixime + amox/clav (sensibilité dans plus de 90 % des cas). Elles sont aussi résistantes au cotrimoxazole, fluoroquinolones et gentamicine.
– Les shigelles sont sensibles à la ceftriaxone, à la ciprofloxacine, au cotrimoxazole, mais aussi à l’azithromycine, alors que les macrolides ne sont pas réputés pour être efficaces sur les Gram-, mais sa concentration dans le tube digestif est très au-dessus de la CMI.
– Le Campylobacter ne nécessite un antibiotique que si l’infection est à son début et reste symptomatique. L’ampicilline n’a pas d’indication sur une infection digestive. On recherche une sensibilité à l’érythromycine, qui s’étend aux autres macrolides, et à la ciprofloxacine ; de plus en plus de souches sont résistantes aux fluoroquinolones.
– Dans les salmonelloses, un antibiotique n’est généralement pas nécessaire. Sinon on vérifiera la sensibilité au ceftriaxone, à la ciprofloxacine (à n’utiliser que si la souche est sensible à l’acide nalidixique), au cotrimoxazole et à l’azithromycine si la CMI est ≤ 16.
– Les S. Aureus sont pour 95 % résistants à la pénicilline G et à l’amoxicilline ; la sensibilité à l’oxacilline s’étend aux autres βlactamines, à amox/clav et aux céphalosporines de première génération (C1G). La résistance à l’érythromycine est valable pour tous les macrolides, avec une sensibilité douteuse à la clindamycine même si elle apparaît sensible sur l’antibiogramme. Ils sont souvent sensibles à la pristinamycine (mais avec une efficacité clinique très inégale), au cotrimoxazole, ainsi qu’à l’acide fucidique et la rifamycine mais jamais en monothérapie pour ces derniers.
– Pour l’H. Influenzae, les macrolides n’ont aucun intérêt. Si la souche est βlactamase +, elle n'est pas sensible à l’amoxicilline mais à l’amox/clav et aux céphalosporines de troisième génération (C3G). Les souches BLNAR (β-lactamase négative ampicilline résistant) ont une sensibilité diminuée à amox/clav, aux C1G et céphalosporines de deuxième génération (C2G) mais les CG3 et la ceftriaxone restent souvent actives. Elles sont toujours sensibles à la ciprofloxacine et le cotrimoxazole peut être utile en cas de sensibilité.
Toutes les souches de streptocoques du groupe A sont sensibles aux βlactamines.
Pour le pneumocoque, il faut regarder en premier la sensibilité à l’oxacilline ; en cas de résistance, la sensibilité aux βlactamines est diminuée de façon inégale. Il faut vérifier la CMI de la ceftriaxone et de l’amoxicilline, qui est ≤ 0,5 per os pour la dose standard européenne, mais pas pour la dose usuelle, en France.
Chez nous, le pneumocoque est considéré comme sensible si la CMI est ≤ 2 !
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e Journée de Pathologie infectieuse pédiatrique ambulatoire, le 12 octobre 2019
Guide pour la détermination de la sensibilité des bactéries aux antibiotiques 2019, CA-SFM/EUCAST (Comité de l’antibiogramme- Société française de microbiologie/European Committee on Antimicrobial Susceptibility Testing), https://www.sfm-microbiologie.org/2019/01/07/casfm-eucast-2019/
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